Jeudi 23 juillet, le gouvernement suédois a annoncé que des trains de nuit reliant les villes de Stockholm et de Malmö à Hambourg et à Bruxelles rouleraient dès 2022 — une autre confirmation du grand retour des trains-couchettes en Europe.
Le gouvernement suédois, constitué d’une coalition composée des socio-démocrates et des Verts, a chargé l’autorité nationale des transports d’acquérir des voitures-lits et de planifier les horaires de deux lignes ferroviaires, qui feront l’aller-retour Stockholm-Hambourg ainsi que Malmö-Bruxelles.
Les trains devraient commencer à circuler à la mi-2022.
Le gouvernement du pays a accordé presque 30 millions d’euros au rail dans son budget d’automne. Selon le ministre suédois des Finances, Per Bolund, « [cet investissement] donne[ra] vraiment l’occasion de découvrir l’Europe de la manière la plus durable possible ».
À la suite d’une évaluation réalisée au mois d’avril, l’autorité nationale des transports a conclu que le service de trains de nuit ne pourrait passer par l’Allemagne, dont le réseau ferroviaire est déjà saturé, mais qu’un terminus à Hambourg pourrait être envisageable.
La popularité croissante des trains-couchettes témoigne d’un changement progressif des habitudes de consommation. En cause, la sensibilisation accrue aux questions climatiques et la volonté de respecter les mesures de distanciation sociale liées au coronavirus.
La présidente de la Commission des transports et du tourisme (TRAN) au Parlement européen, Karima Delli, salue l’initiative suédoise, qu’elle considère comme un pas en avant.
« J’espère que ce n’est que le début d’une tendance générale et j’attends avec impatience [de voir] des initiatives similaires dans tous les États membres », a-t-elle indiqué à Euractiv.
Il y a peu, les chemins de fer tchèques ont mis en place une ligne directe qui relie Prague à la ville côtière croate de Rijeka. Ce train, qui passe aussi par la Slovaquie, la Hongrie et la Slovénie, connaît un franc succès auprès des vacanciers qui se rendent à la mer.
Un train de nuit entre Vienne et Bruxelles a aussi été mis en service au début de l’année, mais il s’est vite retrouvé à l’arrêt à cause de la pandémie et des mesures de confinement.
Début juin, le groupe de pression pour les trains de nuit « Back on track Belgium » a invité les eurodéputés et les politiciens belges à faire de Bruxelles le centre névralgique des trains-couchettes. L’organisation invoque la situation géographique centrale de la ville dans le réseau et l’internationalité de ses habitants.
D’après les prévisions du groupe, la capitale belge pourrait notamment relier des villes comme Barcelone, Malmö (ce que le gouvernement suédois a confirmé), Venise, Varsovie ou Prague. Le tunnel sous la manche de l’Eurostar facilite aussi les trajets entre l’Europe et le Royaume-Uni.
Année européenne du rail
Karima Delli ajoute qu’« en amont de l’Année européenne du rail, il faut impérativement lancer ou relancer des projets qui feront baisser les émissions de CO2 à travers l’UE ». Selon les estimations, les trains de nuit émettraient jusqu’à 14 fois moins de carbone par passager-kilomètre que les avions.
Début 2020, dans le cadre du « Green Deal », la Commission a décidé de faire de 2021 l’« Année européenne du rail » afin de promouvoir les voyages en train comme alternative durable aux autres moyens de transport.
Mercredi 22 juillet, le Comité économique et social européen (CESE) a émis une opinion dans laquelle il soutient la proposition de l’exécutif et l’appelle à faire tout son possible pour donner davantage de visibilité aux chemins de fer, mais aussi améliorer les services disponibles.
Selon Alberto Mazzola, le membre du CESE qui a rédigé l’avis de l’institution sur cette initiative, c’est « l’occasion de renforcer l’attrait pour les carrières dans le rail, en particulier chez les jeunes Européens ».
Le document seconde aussi la demande d’eurodéputés d’offrir un pass ferroviaire gratuit aux citoyens européens à leurs 18 ans, afin d’éveiller leur intérêt pour les voyages en trains et pour l’UE elle-même.
Plus concrètement, en 2021, les États membres seront censés avoir entièrement transposé les règles du quatrième paquet ferroviaire dans leur législation nationale. Plusieurs pays n’ont pas encore achevé ce processus et 13 États ont demandé une prolongation du délai.
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