L’Autriche, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède ont envoyé leur propre projet de fonds de relance de l’UE aux capitales européennes samedi 23 mai. Point central du document : l’argent devra être remboursé. Un article d’Euractiv Allemagne.
Le document dévoilé par les « quatre frugaux » le 23 mai constitue une contre-proposition au plan de relance franco-allemand présenté le 18 mai par la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron. D’une valeur de quelque 500 milliards d’euros, celui-ci devra être alimenté par des fonds provenant des marchés des capitaux.
La Commission européenne prendrait en charge cette dette sous la forme d’obligations conjointes à longue échéance, les pays de l’UE en assumeraient la responsabilité, et l’argent de ce fonds ne devrait pas être remboursé.
S’exprimant au nom des « quatre frugaux », le chancelier autrichien Sebastian Kurz avait rejeté cette proposition via Twitter quelques heures seulement après sa présentation. Le lendemain, mardi 19 mai, il avait annoncé une contre-proposition commune, qui a désormais vu le jour.
Pas de mutualisation de la dette
Les éléments fondamentaux du nouveau projet sont très similaires au plan Merkel-Macron : les « quatre frugaux » prônent également la création d’un un fonds commun, dont l’argent serait destiné aux secteurs économiques qui sont particulièrement affectés par la crise du coronavirus.
Les investissements viendraient soutenir la recherche, l’innovation et la santé, ainsi que la transformation verte et l’agenda numérique.
Contrairement à ce que prévoit le plan Merkel-Macron cependant, l’argent doit être remboursable. Selon le principe « des prêts pour des prêts », les fonds provenant des marchés des capitaux doivent être redistribués sous forme de prêts, qui doivent être bon marché mais pas gratuits. Car les « quatre frugaux » ne veulent pas d’une mutualisation de la dette.
Autre différence avec l’initiative franco-allemande : des délais plus courts. Angela Merkel a évoqué des versements d’argent sur trois ans, alors que les « quatre frugaux » veulent fermer le robinet au bout de deux ans.
Compatible avec les idées de la Commission
L’Italie, qui a été durement affectée par la pandémie et se débat avec ses finances publiques depuis des années, a déjà vivement critiqué le projet alternatif. Le ministre des Affaires européennes, Enzo Amendola, l’a qualifié de « défensif et inapproprié ».
La balle est désormais dans le camp de la Commission. Depuis le dernier sommet européen qui a eu lieu fin avril, l’exécutif européen travaille sur un concept de fonds de relance qu’il présentera mercredi 27 mai, en même temps que sa nouvelle proposition de budget à long terme de l’UE.