Les Polonais plébiscitent l’arrivée au pouvoir de Donald Tusk

Les Polonais plébiscitent l’arrivée au pouvoir de Donald Tusk

Selon de nouveaux sondages, les Polonais sont une majorité à soutenir l’arrivée de Donald Tusk au pouvoir en tant que Premier ministre au nom de sa Coalition civique, alors que le parti au pouvoir Droit et Justice (PiS) semble être à court d’options pour former un gouvernement de coalition.

Bien que le PiS soit arrivé en tête des élections législatives du 15 octobre, la Coalition civique, qui regroupe le parti KO de M. Tusk, mais aussi l’alliance centriste Troisième voie et le parti de gauche, a obtenu plus de 54 % de voix. Cela s’est traduit par 248 sièges à la Diète, la chambre basse du parlement polonais, qui en compte 460.

C’est maintenant au tour du président Andrzej Duda de nommer le nouveau Premier ministre. Après les consultations de la semaine dernière, M. Duda a déclaré qu’il y avait deux « candidats sérieux » pour le poste : le Premier ministre sortant Mateusz Morawiecki du PiS et le chef de l’opposition Donald Tusk.

Selon la dernière enquête réalisée par l’institut de sondage United Surveys pour la radio privée RMF FM et Dziennik Gazeta Prawna, M. Tusk serait perçu comme futur chef de gouvernement adéquat par 40,4 % des Polonais. Inversement, seules 30,2 % des personnes interrogées pensent que M. Morawiecki devrait être nommé.

La nomination du nouveau gouvernement par M. Duda est attendue lors de la première réunion du nouveau parlement, le 13 novembre.

Donald Tusk
La nomination du nouveau gouvernement par le président Andrzej Duda est attendue pour la première réunion du nouveau parlement, le 13 novembre. [EPA/OLIVIER HOSLET]

De nombreux politiciens de l’opposition pensent que le président prolonge intentionnellement le processus pour donner au PiS une chance de former une coalition majoritaire, un argument que l’eurodéputé du PiS, Ryszard Legutko, rejette fermement.

« Le président agit en accord avec la Constitution » , a déclaré M. Legutko à Euractiv Pologne mardi, en réponse aux accusations de l’opposition.

La meilleure option pour le parti de Jarosław Kaczyński serait d’entrer dans une coalition avec le parti populaire polonais centriste (PSL), aussi membre de l’alliance Troisième voie. Cependant, le chef du PSL, Władysław Kosiniak-Kamysz, a précisé que son parti préférait coopérer avec d’autres partis d’opposition plutôt qu’avec le PiS.

Néanmoins, si le PiS devait former une alliance avec le PSL, il s’agirait d’un autre exemple de coopération entre différents partis de droite et conservateurs, qui s’est avérée fructueuse en République tchèque et en Italie.

Par conséquent, le PiS tenterait d’attirer certains législateurs de l’opposition nouvellement élus, comme l’a rapporté Euractiv en début de semaine. Selon M. Morawiecki, le parti a trouvé un terrain d’entente avec six nouveaux députés.

Au cours de ses huit années au pouvoir, le PiS a mis en œuvre de nombreuses réformes controversées qui ont mis le parti en conflit avec la Commission européenne, qui l’a accusé de porter atteinte à l’indépendance de la justice, à la liberté des médias et aux droits des femmes.

Donald Tusk s’est rendu à Bruxelles la semaine dernière, annonçant que son retour au pouvoir permettrait à Varsovie de revenir dans le giron de l’UE.

M. Tusk a été Premier ministre d’un gouvernement de coalition entre 2007 et 2014, avant de devenir président du Conseil européen fin 2014.

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