Les lieux à éviter en 2025 pour cause de surtourisme

Les lieux à éviter en 2025 pour cause de surtourisme

Comme chaque, Un guide spécialisé dans les voyages publie sa liste de « destinations noires », saturées par le tourisme de masse. Alors quels sont les lieux à éviter en 2025 pour cause de surtourisme ?

Car après la crise sanitaire du Covid-19, d’après les données de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), le tourisme mondial a connu un regain en 2022, avec plus de 960 millions de touristes internationaux, soit les deux tiers du volume d’avant la pandémie. Toujours selon l’OMT, 95 % des touristes mondiaux visiteraient moins de 5 % des terres émergées. À l’échelle de la France, c’est 80 % de l’activité touristique qui se concentre sur 20 % du territoire. Une dynamique qui s’est amplifiée en 2023 et 2024.

Pour aider les Français de l’étranger, parmi les quinze lieux que le guide ne recommande pas, la rédaction du site Lesfrancais.press en a sélectionné 4.

Le surtourisme surtout en Asie

Dans le classement, les destinations en Asie sont particulièrement soumises au stress touristique. Voilà les deux cas les plus emblématiques.

L’île de Bali, en Indonésie

Bali a enregistré plus de 5,3 millions de visites en 2023, contre 2,2 millions en 2022, selon le gouvernement indonésien. Un rebond économique qui joue sur l’équilibre environnemental de l’île. Selon Fodor, des plages, comme celles de Kuta, l’une des plus réputées, sont englouties sous des montagnes de déchets et les autorités n’arrivent pas à gérer cet afflux.

Les gens regardent le coucher de soleil sur la plage de Seminyak à Bali, en Indonésie 17 août 2017. ©REUTERS/Thomas White - RC18D1DF68C0
Les gens regardent le coucher de soleil sur la plage de Seminyak à Bali, en Indonésie 17 août 2017. ©REUTERS/Thomas White – RC18D1DF68C0

La qualité de vie des habitants est altérée à cause de l’augmentation du coût de la vie, mais également de la pollution sonore et des embouteillages. La qualité des eaux côtières est devenue douteuse. « Le surtourisme affecte l’essence même de la vie balinaise. Les pratiques traditionnelles comme le système d’irrigation subak, qui a soutenu les rizières pendant des siècles, sont aujourd’hui mises à rude épreuve par le détournement de l’eau vers les zones touristiques », explique Kristin Winkaffe, experte en voyages durables spécialisée dans l’Asie du Sud-Est à Fodor.

L’Everest

Même le toit du monde sature. Et ce n’est pas le documentaire du youtubeur Inoxtag, sur son ascension de l’Everest, qui va décourager les apprentis alpinistes. Environ 58 000 personnes visitent la région du mont Everest chaque année et là aussi, le problème de la gestion des déchets se pose. On estime qu’environ 30 tonnes de déchets et une quantité incommensurable d’excréments humains se trouvent sur les pentes de l’Everest et encore plus sur le sentier qui y mène, rapporte Fodor.

Un embouteillage monstre s'est créé au sommet de l'Everest tant les alpinistes étaient nombreux.
PHOTO : Associated Press / Nirmal Purja/@Nimsdai Project Possible
Un embouteillage monstre s’est créé au sommet de l’Everest tant les alpinistes étaient nombreux. PHOTO : Associated Press / Nirmal Purja/@Nimsdai Project Possible

Et là-haut, des embouteillages se créent. Comble du cynisme : il faut parfois patienter plusieurs heures à l’arrivée pour pouvoir prendre son selfie du sommet, tout en contournant ou enjambant les corps de ceux qui sont morts lors de précédentes ascensions. La surfréquentation entraîne de facto l’augmentation du nombre de décès parmi les alpinistes : en 2024, huit personnes ont perdu la vie en tentant de monter le sommet, un bilan pourtant moins meurtrier qu’en 2023 (18 morts). Le gouvernement népalais se refuse à mettre en place des mesures de régulation : en 2023, il a même délivré un nombre record de 487 permis pour l’ascension de l’Everest.

En France, 2 lieux noirs

On l’a dit plus haut, en France, 80 % de l’activité touristique se concentre sur 20 % du territoire, selon le gouvernement. Les conséquences sont multiples, comme la hausse du prix de l’immobilier dans les zones touristiques et les impacts néfastes sur l’environnement, voire un effet de « rejet » des touristes par les populations locales et d’opposition à des projets d’infrastructures touristiques. On a sélectionné deux lieux à éviter.

Le GR20 en Corse

L’emblématique GR20, semblait avoir atteint ses limites en termes de fréquentation à l’été 2022. Ce sentier de 170 km de long, qui traverse la Corse du Nord-Ouest au Sud-Est, est sans doute le plus populaire de tous les itinéraires français de grande randonnée appelés « GR ». Depuis la pandémie de Covid-19, la fréquentation a explosé, y compris chez les débutants. Cela entraînant de potentielles nuisances, perturbations ou détériorations, et de la pression sur les zones d’hébergement ou de campement et des refuges du parcours, la perte d’une forme de liberté et d’authenticité. L’instauration de quotas a notamment été envisagée.

GR20 été 2024 - ©AFP
GR20 été 2024 – ©AFP

La rue Crémieux à Paris

En l’espace de quatre ou cinq ans, cette petite rue du XIIe arrondissement près de la gare de Lyon est devenue un lieu très prisé, rapportait Le Parisien en 2019. Les maisons colorées de cette rue piétonne ne donnent pas l’impression d’être à Paris. Elle est devenue l’un des lieux préférés des touristes, mais aussi des artistes qui viennent y tourner des clips (parfois sans autorisations), des publicitaires, vidéastes YouTube et autres influenceurs.

La rue Crémieux à Paris ©UNESCO
La rue Crémieux à Paris ©UNESCO

La rue subit sa popularité sur Instagram et des touristes affluent chaque jour devant ses 35 maisons colorées pour prendre des photos, notait Le HuffPost en 2019. Certains riverains se plaignant des nuisances et de ne plus pouvoir vivre en toute tranquillité, la mairie de Paris s’est saisie de la situation, faisant cesser la promotion de la rue auprès des offices du tourisme et évoquant la possibilité d’instaurer un contrôle d’accès.

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