L’Italie soutient les entreprises fondées par des Italiens à l’étranger… Du côté des entrepreneurs français à l’étranger (EFE), il semble avoir aucun espoir de voir la France les soutenir.
Un lien fort avec le tissu économique national
Et pourtant, les EFE font travailler les Français. Plus de 70% d’entre eux ont conservé des liens avec le pays. Ils sont souvent des importateurs de produits français ou utilisateurs de services créés ou prestés en France. Les échanges générés par ces entreprises représentent 25 à 30% du commerce extérieur français selon la sénatrice Jacky Deromedi qui a écrit au Président de la République le premier décembre.
En effet, en plus de la menace sur les emplois occupés par nos compatriotes dans de nombreux pays, c’est bien les travailleurs français qui pourraient être les victimes des défaillances existantes ou à venir des sociétés des EFE.
Le comité national des conseillers du commerce extérieur s’en inquiète depuis cet été. Il a lancé enquêtes et consultations tout azimut afin de sensibiliser le gouvernement. Pas en reste, les sénateurs des Français hors de France, multiplient eux aussi symposiums et propositions de loi.
Quelles solutions pour les expatriés entrepreneurs ?
Alors que le soutien aux pays en développement est toujours massif, et sans remettre en cause son utilité pour la France et ces pays, surtout en cette période de crise, des voix s’élèvent pour qu’une partie de ces fonds soit affectée aux expatriés entrepreneurs. Car les Français, qui fondent des sociétés, font travailler les nationaux des pays d’accueil, leur consacrer une partie de l’enveloppe dédiée aux entreprises de ces territoires ne serait donc pas une trahison de l’esprit de ces programmes de soutien.
Malheureusement, jusqu’à présent, le gouvernement et la majorité LREM à l’Assemblée nationale ont rejeté tous les amendements et projets de lois. La piste de la Banque Publique d’investissement ? Sa présidente la refermait lors de la dernière session de l’Assemblée des Français de l’étranger en octobre 2020. En effet, l’organisme public ne peut aider que des sociétés de droit français.
Jacky Deromedi continue avec les acteurs économiques des communautés françaises à l’étranger à imaginer de nouvelles solutions. Olivier Cadic, lui, milite pour un renforcement des Chambres de commerce et d’industrie hors de France (cependant la gouvernance de ces dernières semblent être à revoir comme le démontre l’affaire du président de la CCI anversoise en Belgique qui détournait des fonds d’associations françaises locales à son profit).
La seule évidence est que sans une prise de conscience du gouvernement français, une hécatombe est à prévoir en 2021 avec des vies brisées, des projets à terre et in fine de nouveaux Français dépendant de la solidarité nationale.
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