Les enfants scolarisés dans les établissements français à l'étranger face à l'inégalité du fait de la Covid-19

100 millions d’euros sont théoriquement consacrés au soutien des établissements scolaires  en gestion directe ou non !

50 millions supplémentaires sont aussi venus abonder les enveloppes pour les bourses distribués à nos compatriotes expatriés. 

Face à la Covid-19, l’AEFE a fait de l’aide à la mise en œuvre et à l’amélioration permanente de l’enseignement à distance sa priorité afin que tous les établissements du réseau, quel que soit leur statut, quelle que soit leur taille, puisse établir et développer un dispositif de continuité pédagogique solide, cohérent, qui tienne dans la longue durée. Les équipes d’inspection et des enseignants formateurs ont mené depuis février plus de 45.000 actions de formation et d’accompagnement.

Cependant pour certains, la fermeture des établissements du fait de la pandémie, n’a fait qu’aggraver un mal existant. Tandis que les autres lycées internationaux ont réagi rapidement, les lycées français ont du de grande difficulté à mettre en marche un enseignement à distance efficace. Malgré les efforts de nombreux enseignants, aucune ligne directrice n’est donnée ni par les chefs d’établissement ni par l’AEFE. Résultat : la multitude d’outils utilisés sème la confusion auprès des familles, chaque enseignant appliquant la méthode qu’il juge opportune.

L’enseignement à l’étranger ne peut pourtant pas être dispensé tel qu’il l’est en France.

D’une part, parce que les lycées français sont payants et que leurs clients, les familles, ont un niveau d’exigence accru. D’autre part, parce que leur public est constitué en grande partie de familles non-francophones (plus de 60%), pour qui le suivi des devoirs s’avère difficile voire impossible sans la présence du professeur. En effet, la quasi-absence de cours par visio-conférence sur certains niveaux représente un véritable problème pour ces foyers qui perdent le lien avec le français et se retrouvent délaissés. Pour ces familles, l’égalité des chances entre élèves n’est plus assurée.

Les frais liés au dernier trimestre, une rupture entre les parents et l’AEFE ?

Malgré de multiples requêtes auprès de l’AEFE pour un dispositif pédagogique performant et une remise sur les frais de scolarité qui tienne compte d’un enseignement dégradé, les familles restent inaudibles. Un mouvement mondial « #jeretardelepaiement » s’est mis en place pour contester les méthodes de l’Agence. Au Lycée Français de Madrid, les parents de plus de 1.300 élèves ont retardé le règlement du 3e trimestre, exigeant une remise comme c’est le cas dans les lycées alentours. Lassées de financer un système centralisé à l’excès et dans lequel elles n’ont aucun pouvoir décisionnaire, elles exigent aussi une refonte de la gouvernance dès septembre 2020.

Ces écoles qui ont réduit la contribution des parents

Alors que l’AEFE semble dans l’impossibilité de créer une politique au cas par cas pour ses établissements, d’autres réseaux comme les écoles attachés à la Mission laïque française, ont pu, après une forte mobilisation des parents, comme au Maroc en particulier, procéder à un ajustement des frais adapté à la situation réelle.

De nombreux autres établissements, en Asie ou en Afrique, alors qu’ils sont plus fragiles financièrement que les établissements en gestion directe, ont entamé les mêmes actions et ont dans leur grande majorité procédé à un gel des augmentation prévues pour la rentrée 2020-2021.

Le cas des candidats au Bac issus d’établissements non homologués

Un décret du ministre français de l’Education, Jean-Baptiste Blanquer, a instauré une véritable discrimination entre les candidats au bac résidant à l’étranger. Ces derniers pourront passer leur bac en 1ère session, soit actuellement, sur présentation de leur carnet de notes s’ils sont présentés par des lycées homologués. Les candidats au bac présentés par les lycées non homologués ne pourront pas bénéficier de cette mesure mise en place à cause de la pandémie de COVID-19 et devront passer leur bac, uniquement, à la session de septembre.

Cette discrimination a pour conséquences que ces candidats ne bénéficieront pas des deux sessions et seront bons derniers pour leur inscription dans le cursus universitaire Parcours Sup. Ils sont des centaines de milliers de par le monde à subir cette injustice. Sans compter les cas exceptionnels, comme en Israël où certains candidats ne pourront pas passer cette session de septembre en raison de leur incorporation militaire.

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