Embourbé dans le Brexit, le Royaume-Uni est de plus en plus susceptible d’organiser des élections européennes. La date de l’hypothétique scrutin a été fixée au 23 mai.
Dans un email adressé aux membres du parti le 8 avril, le responsable des candidats du Parti conservateur, Gareth Fox, a concédé qu’« en raison de la situation actuelle, nous allons participer aux élections européennes du 23 mai 2019 et la date limite pour les nominations est le 24 avril ».
Le parti espère cependant que la législation formalisant la sortie du Royaume-Uni de l’UE aura été finalisée avant cette date, ce qui permettrait l’annulation du scrutin. De nombreux observateurs estiment toutefois que cette décision indique que la Première ministre acceptera une prolongation longue de l’article 50.
Report du Brexit
Dans une lettre adressée la semaine dernière au président du Conseil européen, Donald Tusk, la Première ministre demande que la date du Brexit soit reportée au 30 juin. Les dirigeants de l’UE devraient opter pour un retard d’un an. La date fatidique a déjà été repoussée du 29 mars au 12 avril.
En contrepartie, Theresa May devrait promettre une « coopération sincère » et le respect des règles de l’UE tant que le Royaume-Uni en sera membre, afin d’apaiser les craintes selon lesquelles le pays pourrait perturber la conduite des affaires usuelles au sein du bloc.
« Une réponse positive [à la demande de Theresa May] dépend également des assurances du Royaume-Uni sur une coopération sincère », a confirmé le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, à la suite d’un entretien téléphonique avec son homologue britannique.
Celle-ci devrait se rendre à Paris et à Berlin le 9 avril, afin de convaincre Emmanuel Macron et Angela Merkel d’accepter le délai proposé.
Le gouvernement a également modifié la loi britannique pour permettre le scrutin européen. Selon un porte-parole du cabinet, celui-ci a « pris les mesures nécessaires requises par la loi pour l’organisation d’un vote ».
Le Parti travailliste et le Parti libéral-démocrate ont également entamé leur processus de sélection des candidats au Parlement européen.
Le 8 avril, les députés ont adopté une loi obligeant le gouvernement à tenter de retarder le Brexit, pour éviter que le pays quitte automatiquement l’UE sans un accord à la fin de la semaine.
Les pourparlers entre le gouvernement et les travaillistes se poursuivent, mais il est peu probable qu’ils portent leurs fruits avant le sommet extraordinaire du Conseil européen qui se tiendra à Bruxelles le 10 avril.
Jeremy Corbyn a déclaré que les discussions avaient été menées de manière « sérieuse, mais [que le] cabinet fictif avait exprimé sa frustration quant aux lignes rouges que la Première ministre refuse de déplacer pour trouver un compromis ». Les parlementaires ne seront donc sans doute pas appelés à voter avant le sommet du Conseil.
« Les questions clés sur lesquelles nous devons réellement progresser pour parvenir à un accord [entre les différentes factions parlementaires] sont l’union douanière, l’alignement sur le marché unique et l’alignement complet des droits des travailleurs, des protections environnementales et des normes de consommation », a ajouté le chef de file des travaillistes.
Union douanière
S’exprimant à l’issue d’une réunion à Dublin avec le Taoiseach (Premier ministre) irlandais, Leo Varadkar, le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, Michel Barnier, a déclaré que l’UE était prête à offrir une union douanière au Royaume-Uni. La déclaration politique censée accompagner l’accord officiel de retrait permet en effet une série d’arrangements pratiques, a-t-il précisé.
Toutefois, il a également averti qu’en cas de de Brexit sans accord, l’UE « ne discuterait de rien avec le Royaume-Uni jusqu’à ce qu’il y ait un accord sur l’Irlande et l’Irlande du Nord, ainsi que sur les droits des citoyens et la facture » du divorce.
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