BRUXELLES — Les points de vue européens seront pris en compte et l’Ukraine ne sera pas contrainte de conclure un accord, a déclaré l’envoyé américain pour l’Ukraine et la Russie à un groupe de journalistes au siège de l’OTAN.
La visite de deux jours de Keith Kellogg, l’envoyé des États-Unis pour l’Ukraine et la Russie, à Bruxelles intervient dans un contexte de malaise croissant parmi les alliés européens. En effet, l’Union européenne (UE) craint qu’un futur accord de paix avec l’Ukraine ne soit conclu sans qu’elle-même et Kiev n’en soient informées, étant donné qu’aucune des deux n’est invitée à participer aux pourparlers entre les États-Unis et la Russie qui se tiendront cette semaine à Riyad, en Arabie saoudite.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré ce week-end que Kiev n’accepterait pas un accord qui serait préjudiciable à son pays ou qui résulterait de négociations auxquelles il n’aurait pas participé.
Keith Kellogg a répondu que « personne » n’imposerait de décisions à Volodymyr Zelensky, qui est un « dirigeant élu d’une nation souveraine », et que la décision de conclure un accord reviendrait en fin de compte aux Ukrainiens.
L’envoyé de Donald Trump se rendra à Kiev cette semaine pour une visite de trois jours, au cours de laquelle il devrait rencontrer le dirigeant ukrainien. Il retournera ensuite à Washington et poursuivra sa tournée des capitales de l’OTAN dans les prochaines semaines.
À la table des négociations
Keith Kellogg a précisé que le fait que les Européens ne soient pas à la table des négociations ne signifiait pas que leurs préoccupations ne seraient pas prises en compte.
« Si vous pensez qu’il y aura trente-trois personnes assises à la même table pendant la discussion, selon toute probabilité, la réponse est non, pas du tout », a confié le responsable américain. Mais « si “à la table” signifie que vos points de vue sont entendus, compris, transmis, la réponse est absolument oui », a-t-il continué.
Washington a envoyé un questionnaire aux capitales européennes en début de semaine dernière afin de déterminer les ressources qu’elles seraient prêtes à fournir pour une éventuelle future force de maintien de la paix.
« Avant que tout type de discussion et de garanties de sécurité ne soit finalisé, bien sûr, ces discussions vont avoir lieu », a affirmé Keith Kellogg.
« Les réponses à ces questions seront déterminées au fur et à mesure que vous avancerez dans le processus final », a-t-il ajouté, renvoyant la balle aux Européens.
Les promesses seront-elles tenues ?
L’absence de Keith Kellogg de l’équipe de négociation américaine qui s’est rendue à Riyad a soulevé des questions sur son influence effective sur les efforts de Donald Trump pour élaborer une proposition de paix — et sur la manière dont la contribution européenne y sera intégrée.
L’envoyé américain a toutefois affirmé que son absence « ne signifie pas que l’équipe n’est pas entièrement synchronisée ».
« Ils vont venir du Proche-Orient, je viendrai d’Ukraine — nous allons revenir à une synchronisation », a-t-il affirmé, ajoutant qu’il avait eu une conférence téléphonique conjointe avec l’équipe de négociation après la Conférence de Munich.
L’équipe en question comprend le secrétaire d’État Marco Rubio, le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz et l’envoyé des États-Unis au Proche-Orient Steve Witkoff.
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