Alexandre Holroyd, député, réinvesti candidat aux élections législatives de juin 2022 en Europe du Nord par Ensemble !, la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron.
Jeudi 5 mai, les premières investitures d’Ensemble ! la majorité présidentielle, du Président de la République, ont été communiquées dans le cadre des élections législatives françaises qui se dérouleront du 27 mai au 1er Juin 2022 (en ligne) et les 5 et 19 mai (à l’urne). En Europe du Nord, l’actuel député Alexandre Holroyd est réinvesti et dispose du soutien plein et entier d’Emmanuel Macron et de l’ensemble de la majorité présidentielle.
Le site lesfrançais.press l’a rencontré.
Nous avons divisé cet entretien en trois parties. Le Brexit, sa circonscription et les services consulaires.
Alexandre Holroyd nous a d’abord expliqué pourquoi il est candidat. “Pour être candidat il faut réfléchir mûrement et se poser la question : qu’est-ce qu’on entend faire dans les cinq ans qui suivent ? J’aime passionnément cette circonscription parce que j’y ai grandi, parce que j’y ai étudié, parce que j’y ai travaillé, parce que je m’y suis marié, parce que j’y ai vécu pendant une grande partie de ma vie et que je la connais intimement. Je suis candidat parce que je pense que cette circonscription a beaucoup à amener à la France. Elle porte en elle par sa composition de par les pays qui nous accueillent beaucoup de choses, beaucoup de valeurs en lesquelles je crois. La protection de la liberté individuelle, la lutte contre le changement climatique. Ces valeurs qui sont au cœur des valeurs européennes et qui de Dublin à Helsinki en passant par Londres sont au cœur des sociétés dans lesquelles nous vivons. Et je suis candidat enfin parce que le Président de la République à proposé cinq ans de plus pour rénover, pour renforcer, pour donner une nouvelle énergie et un nouvel envol à notre pays et à notre Europe. Et pour ça il a besoin d’une majorité et les alternatives aujourd’hui sont dangereuses à mon sens pour le pays et pour l’Europe.”
Le Brexit
Les Français installés au Royaume-Uni ont dû régulariser leur situation avant le 1er janvier 2021 pour éviter de se retrouver en situation irrégulière. S’ils n’ont pas demandé le “settled status”, le nouveau statut de résident permanent destiné à tous les citoyens de l’Union Européenne installés au Royaume-Uni avant le 1er janvier 2021, ils perdront leur droit de travailler dans le pays. Pour Alexandre Holroyd, “il n’y a pas de chiffres précis indiquant combien de Français n’ont pas le settled status pour la simple et bonne raison qu’il n’y a pas de comptabilité précise de qui sont les Français qui vivent au Royaume-Uni en général, et du coup on ne peut pas les soustraire aux Français qui auraient le settled status. Tout ce qu’on peut faire c’est réfléchir à ce qui se passe s’il y a des Français qui un jour veulent faire un settled status et se rendent compte que la démarche est difficile.”
Alexandre Holroyd a en effet “ beaucoup travaillé sur cette question comme sur beaucoup d’autres dans le cadre du Brexit, parce que pendant les deux premières années quasiment de mon mandat j’ai œuvré à plein temps pour essayer de faire en sorte qu’on protège de façon très efficace les Français qui habitent au Royaume-Uni et qu’on essaie avant la fermeture des négociations de trouver plus de solutions possibles. Il y a une disposition qu’on a travaillée avec nos homologues britanniques pour créer une procédure d’urgence afin d’obtenir un settled status qui n’aurait pas été fait dans la période impartie. Cette procédure existe grâce à l’engagement des miens et de nombreux bénévoles volontaires et des ministres qui m’ont accompagné dans cet engagement. Cette réalité-là est vraie. Il y a un deuxième sujet, c’est qu’il y a des trous dans la raquette qui apparaissent au fur et à mesure et quelques fois qui ne sont pas faciles à résoudre. J’en ai un qui me pèse beaucoup qui est celui des jeunes Français qui ont été formés notamment dans le milieu médical au Royaume-Uni et qui aujourd’hui ne peuvent pas travailler en France. C’est un vrai problème pour lequel je suis en train de me pencher depuis plusieurs mois. J’essaie de trouver une solution. Je sais que ce n’est pas facile mais c’est sur ce genre de dossiers qui concerne la vie de nos concitoyens qu’il faut qu’ils aient un député qui connaisse ces problèmes et qui soit capable de trouver des solutions au niveau national.”
Au Royaume-Uni, la CSG, les télécoms, pour le moment tout fonctionne comme si le pays était encore dans l’Union Européenne. Alexandre Holroyd tient à nous dire que quand il est arrivé en fonction, il a “pris l’engagement de faire en sorte que les Français de sa circonscription ne soient plus imposés à la CSG, à la CRDS sur certains de leurs revenus de sources françaises. Un engagement que j’ai pris en 2017 et un engagement que j’ai réalisé dans le budget 2018 pour 2019 en faisant adopter par l’Assemblée Nationale un amendement qui fait précisément cela. C’est-à-dire qu’il exonère tous les Français vivant dans l’Union Européenne et dans la zone UE de prélèvements sociaux. C’est une grande victoire pour la circonscription et je suis fier d’avoir été en mesure de remplir le contrat moral que j’ai passé avec mes concitoyens. Et quid du Royaume-Uni ? Le pays était en passe de sortir de l’Union Européenne. J’ai longuement travaillé avec le Ministre des finances Olivier Dussopt, ainsi qu’avec la Commission européenne, et la position finale est que les Français vivant au Royaume-Uni resteront protégés par cette disposition qui les exonère de cotisations sociales et de CRDS sur certains revenus qu’ils peuvent avoir en France, donc cette réalité-là après un long travail elle est permanente.”
Depuis quelque temps, les relations entre la France et le Royaume-Unis se sont tendues avec le conflit sur la pêche, la gestion des migrants et le protocole nord-irlandais. Comment améliorer cette relation? Le Premier Ministre Britannique Boris Johnson a félicité ce vendredi soir Emmanuel Macron pour sa réélection, douze jours plus tard. Il n’y a pas eu de sommet franco-britannique depuis janvier 2018. “Vous évoquez un sujet auquel je suis très sensible”, répond Alexandre Holroyd, en ajoutant que son “père est anglais. C’est donc une histoire de famille. Ensuite je suis président du groupe d’amitié entre l’Assemblée Nationale et la Chambre des Communes. J’ai de par mes fonctions beaucoup d’amis, de collègues au Royaume-Uni et j’ai essayé pendant l’ensemble de ce mandat de créer les conditions d’avancer là où on pouvait. Je ne vais pas vous menti,r c’est difficile. Ces dernières années ont été compliquées avec la relation franco-britannique. Compliquées par le Brexit, compliquées aussi, pour être franc, par ce que je décrirai comme un manque de volonté du côté britannique de réaffirmer ces liens notamment dans les deux dernières années. Quand le Président est arrivé en fonction, il est venu à Londres. On a signé avec Theresa May un accord ambitieux. Il était à Sandhurst. J’étais à ses côtés pour signer cet accord. On a voulu continuer ce travail. Ça n’a pas été possible. Je pense que dans ces moments là les gens comme moi, comme vos lecteurs, qui sont les composantes de cette amitié, des familles, des Français qui vivent d’un côté et des Britanniques de l’autre, font tout leur possible afin de préserver tous les liens qui les unissent pour les raffermir en matière de recherche, en matière de coopération, en matière de culture, en matière d’échanges scolaires, en matière de parrainages entre les villes, tout ce qu’ils peuvent pour essayer de protéger ce cœur de la relation en attendant qu’éventuellement peut-être un jour des jours plus heureux arrivent qui permettent de relancer de façon très ambitieuse cette relation, et je suis sûr que ces jours viendront car il y a une chose dont je suis certain dans la relation franco-britannique, c’est qu’elle dure depuis 1 000 ans et durera encore pendant 1 000 ans, et ce jour là viendra. Il faudra juste avoir préservé le plus possible et avoir travaillé à mettre en place l’architecture pour engager ce raffermissement de la relation.”
La circonscription du Royaume-Uni à la Scandinavie
La troisième circonscription des Français établis hors de France est l’une des onze circonscriptions législatives des Français établis hors de France. Créée en 2010 à la faveur d’un redécoupage, elle comprend dix pays du Nord de l’Europe (soit les îles Britanniques, les pays nordiques et les pays baltes). Récemment la Suède ou encore la Finlande ont vu des hélicoptères ou des avions russes s’aventurer dans leur ciel. Une manière pour la Russie de dissuader la Suède et la Finlande d’adhérer à l’Otan. Alexandre Holroyd nous décrit sa circonscription.
“Oui, j’ai une circonscription qui est à la fois diverse, et tous ces pays ont des niveaux de sécurité sociale assez développés, une sécurité pour les Français qui y vivent qui est assez évoluée. C’est vrai que dans ma circonscription je n’ai pas des pays excessivement dangereux, pas de pays en guerre civile. Elle s’étend de l’Islande jusqu’aux Pays Baltes jusqu’à la frontière russe. Chaque pays a ses particularités, et sur chacun d’eux je me suis battu pour des sujets bien particuliers. En Irlande j’ai bataillé pour essayer de protéger les Français qui pendant le confinement ont été sujets à des niveaux de restrictions extrêmement difficiles. Au Danemark je me suis longuement battu pour faire renégocier entre le Danemark et la France une convention fiscale bilatérale. C’est chose faite. Je m’ étais engagé à le faire en 2017. J’étais là avec Bruno Le Maire et son homologue pour ratifier la convention il y a quelques mois à Paris. À Oslo je me suis engagé auprès du Lycée Français qui a connu des moments où il fallait le soutenir, et il y a des questions de politique étrangère qui sont très importantes. Avec le Président de la République je me suis rendu à Helsinki et dans les Pays Baltes pour réaffirmer notre soutien à cette région qui est légitimement inquiète face aux actions de la Russie qui se posent aujourd’hui, en tout cas pour deux de ces pays la question de réintégrer l’OTAN et pour l’un d’entre eux d’intégrer l’Europe de la Défense. C’est le cas du Danemark qui va organiser un référendum sur cette question là. Je pense que le choix qui se présente à nous pour les Législatives qui s’ouvrent est un choix qui est au fond fondamental, et qui se décompose en trois offres politiques. Une première offre politique qui est celle portée par le président de la République. Celle dans laquelle je m’inscris. Celle qu’on m’a demandé de porter dans la 3e circonscription des Français de l’étranger, qui est une offre progressiste et pro européenne, qui veut faire de la lutte contre le changement climatique une priorité, qui veut renforcer l’Europe de La Défense, qui veut avoir une relation avec la Russie exigeante, qui veut s’engager pleinement dans la défense de l’Ukraine. Il y a ensuite une offre politique que nous connaissons malheureusement trop bien. C’est l’extrême droite et celle-là n’a pas changé au fond depuis 80 ans, quels que soient les ravalements de façade qui en sont faits tous les cinq ans. Et puis il y a une troisième offre politique qui est nouvelle et qui, pour être tout à fait franc avec vous, est l’offre politique d’un triste mariage entre une partie de la gauche de gouvernement au service de l’ambition de Jean-Luc Mélenchon, et qui porte une vision qui est anti européenne. J’ai pendant cinq ans eu des débats avec Jean-Luc Mélenchon dans l’hémicycle. C’est quelqu’un qui est anti européen. C’est quelqu’un qui est anti allemand. C’est quelqu’un qui refuse les budgets à l’Union Européenne. Pour être très clair c’est derrière ces personnes là que s’engagent aujourd’hui le Parti Socialiste et Europe Écologie- Les Verts. C’est un naufrage. Et c’est quelqu’un qui a une relation très ambivalente avec la Russie. Donc je pense que ces élections législatives aujourd’hui offrent aux Français trois choix radicaux, et les Français qui habitent dans notre circonscription ont le droit d’être au clair sur quelles sont les intentions et quels sont les fondamentaux idéologiques des gens qui aspirent à la fonction de Premier Ministre, c’est à dire à gouverner notre pays.”
Alexandre Holroyd, Député sortant de la majorité présidentielle – candidat Ensemble (Renaissance/LREM et ses alliés)
L’administration consulaire
Beaucoup de Français au Royaume-Uni se plaignent parfois du service du Consulat. Est-ce qu’Alexandre Holroyd a une idée sur une meilleure amélioration au Royaume-Uni ou ailleurs dans le monde?
“Ce que vous évoquez, c’est un impératif. Il y a près de trois ans je me suis saisi de ce sujet parce que j’avais anticipé qu’à la sortie de la Covid il y aurait un problème notamment avec la remise des titres d’identité. J’avais prévu ceci non pas parce que je suis d’une intelligence prodigieuse, mais parce que c’est parfaitement logique puisque des titres d’identité continuent à périmer au même rythme en temps de pandémie et hors pandémie. J’avais alerté la direction des Français de l’étranger à Paris sur le sujet. La direction n’a pas agi à temps. J’ai d’ailleurs remis un rapport qui est public, après avoir auditionné la direction des Français de l’étranger. Aujourd’hui il y a eu beaucoup de discussions sur la résolution de ce problème qui est affligeant et qui n’est pas de la responsabilité des services consulaires ici à Londres ni du Consul Général ici, ou de ses équipes qui font de leur mieux dans des conditions très difficiles. C’est vraiment l’administration générale à Paris qui a refusé de voir les signes avant-coureurs d’une crise qui finissait. Le Président de la République a été très clair et c’est un engagement que j’ai poussé. C’est un engagement que je prends devant mes électeurs. Dans les années qui suivent, il faudra dématérialiser totalement pour les Français de l’étranger la remise des passeports et les cartes d’identité qui sont remis. C’est là qu’est la solution. Elle n’est pas dans l’élargissement des consulats. La solution est très claire. Il faut qu’un Français de l’étranger puisse renouveler son passeport de façon entièrement numérisée sans passer par le consulat, envoyé par la Poste tout comme c’est le cas dans un certain nombre de pays de ma circonscription et de pays du monde. À la fin de mon prochain mandat, ça sera fait. C’est l’engagement que je prends devant mes électeurs.”
Alexandre Holroyd, député sortant majorité présidentielle – candidat Ensemble (Renaissance/LREM et ses alliés)
Beaucoup de Français de l’étranger se sont plaints de ne pas avoir été pris en compte parce que les frontières ont été fermées pendant les confinements entre le Royaume-Uni et la France. Quelle est la réponse d’ Alexandre Holroyd?
“Les deux ans qu’on a traversés d’une crise qui nous paraît maintenant distante mais qui est toujours là nous ont amené à prendre des décisions qu’aucun d’entre nous n’imaginait prendre un jour. Il y a eu des mesures de restrictions aux frontières et des mesures de restrictions à la porte d’entrée des Français. Il y en a eu entre les départements et les régions. Il y a eu des mesures de restrictions absolument inédites. Je n’aurais jamais pensé que j’aurais été amené à prendre des mesures pareilles mais il se trouve que face à un virus dont on ignorait beaucoup de choses, face à un virus qui menaçait de submerger nos hôpitaux et de nous imposer des choix tragiques et dramatiques entre les personnes les plus vulnérables de la société, on a décidé de protéger les Français, qu’ils soient d’ailleurs en France ou à l’étranger, avec un effort démesuré comparé à nos partenaires européens. Est-ce que ces mesures ont eu des conséquences très concrètes, exaspérantes pour les Français ? Oui. Sur les Français qui habitent à Paris, sur les Français qui habitent à Aix-en-Provence, sur les Français qui habitent à Bruxelles, à Londres, en Australie ? Est-ce que tous nos partenaires, toutes les grandes démocraties du monde, ont fait de même d’une façon ou d’une autre ? Oui également. Est-ce qu’aujourd’hui cette stratégie nous amène à pouvoir avoir cette conversation relativement librement ? Oui également. J’appelle nos concitoyens à voir ce qui se passe aujourd’hui dans d’autres circonscriptions du monde. À Shanghai, à Pékin, où la question est loin d’être résolue. Je comprends parfaitement tous les Français qui ont été exaspérés par ces mesures. Je l’ai moi-même été. J’ai passé des nuits et des jours à essayer de les clarifier, de les rendre plus intelligibles, de faire en sorte qu’elles soient levées le plus rapidement possible, de remettre en cause leur nécessité quand c’était le cas. C’est mon rôle. J’en ai parlé de nombreuses fois au Premier Ministre, au Ministre de la Santé et à ses équipes, mais oui il a fallu prendre des mesures qui étaient à la fois très contraignantes pour tout le monde, et je pense c’est tout à l’honneur d’un gouvernement responsable de savoir les prendre.
Alexandre Holroyd, Député sortant majorité présidentielle – candidat Ensemble (Renaissance/LREM et ses alliés)
Alexandre Holroyd adresse un message aux abstentionnistes dans sa circonscription.
Laisser un commentaire“Aujourd’hui au fond il y a un message très simple. C’est qu’on a la chance historique d’avoir des députés des Français de l’étranger. C’est d’abord une chance parce que l’immense majorité des pays du monde n’en ont pas. On a des gens à l’Assemblée (j’en fais partie) qui représentent des Français de l’étranger, défendent leurs voix, leurs particularités, leurs besoins et autre. Il faut qu’on protège cette chance et la meilleure façon c’est de voter. La deuxième chose c’est qu’on a une chance inouïe de voter pour ces élections sur internet. Il n’y a pas besoin de se déplacer, c’est très rapide, c’est relativement facile. Il faut juste vérifier qu’on a le bon numéro dans la plate-forme du consulat, et puis vous avez un système de double confirmation d’authentification et vous pouvez voter à distance. À tous ces électeurs qui à partir du 27 mai jusqu’au 5 juin vont choisir le destin de la France, parce que c’est ça dont il s’agit aujourd’hui. Ce n’est pas le 3e tour de l’élection présidentielle comme certains veulent le faire croire. Mais c’est le choix du Premier Ministre de la France et donc de la gouvernance du pays pendant les 5 ans qui suivent. Je ne veux pas de gouvernance anti-européenne. Je ne veux pas d’une gouvernance anti OTAN et pro russe. Je pense que notre pays se retrouverait bien mal si c’était le cas…”
Alexandre Holroyd, Député sortant majorité présidentielle – candidat Ensemble (Renaissance/LREM et ses alliés)