Seuls 61 pays sur plus de 100 ont signé la déclaration phare du Sommet de Paris sur l’Intelligence artificielle (IA) ce mardi, un document que les États-Unis et le Royaume-Uni ont notamment refusé de parafer.
La déclaration commune du sommet visait à engager les pays signataires à un développement responsable de l’IA, mais le texte final est loin d’avoir fait l’unanimité, et ce malgré la suppression de certaines dispositions.
L’Union européenne (UE), l’Inde, la Chine et la Commission de l’Union africaine notamment ont paraphé une version du texte légèrement différente de celle consultée par Euractiv.
« Nous reconnaissons la nécessité de dialogues pluripartites inclusifs et d’une coopération sur la gouvernance de l’IA », peut-on lire dans l’accord.
Ni les États-Unis ni le Royaume-Uni n’ont en revanche signé le document, ni expliqué les raisons de leur refus.
Washington devait s’abstenir de signer la déclaration, car les formulations « inclusion » et « durabilité » vont à l’encontre de la politique américaine de déréglementation.
Lors d’un briefing ce mardi, le porte-parole du Premier ministre britannique a de son côté déclaré que le gouvernement de Londres « ferait toujours passer en premier l’intérêt national », rapporte The Guardian.
Le Royaume-Uni avait accueilli un sommet sur la sécurité de l’IA fin 2023 et s’était positionné comme un précurseur dans ce domaine. Mais l’approche défendue par Londres a visiblement été mise de côté à Paris, où les participants se sont concentrés sur l’investissement et l’innovation.
La chercheur Max Tegmark, grand défenseur de la sécurité en matière d’IA, a sur X appelé les gouvernements du monde entier à ne pas signer cet accord, car il ignore « le consensus scientifique et politique qui existe autour des risques posés par les systèmes d’IA ».
Le Royaume-Uni souhaite certainement aussi gagner la faveur des États-Unis, afin de stimuler le développement de l’IA sur son territoire et de maintenir une bonne collaboration entre Londres et Washington, dans le domaine des tests de sécurité des modèles d’IA des entreprises américaines.
Selon The Guardian, une source du gouvernement britannique avait déclaré espérer que les négociations permettraient au cours du sommet d’aboutir à la signature de la déclaration.
L’Inde espère quant à elle trouver une place dans le nouveau monde de l’IA, alors qu’Emmanuel Macron a invité sur scène le Premier ministre Narendra Modi pour le dernier discours du Sommet de Paris.
« L’Inde serait heureuse d’accueillir le prochain sommet », a annoncé Narendra Modi.
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