Le printemps algérien attendra-t-il l’hiver ?

Le printemps algérien attendra-t-il l’hiver ?

Le Président Bouteflika a renoncé à un cinquième mandat. Il écrit même  -si c’est lui qui écrit-  qu’il n’a jamais été question pour lui de se présenter. On se demande qui a pu avoir cette idée. Il annonce un report des élections présidentielles. Avec lui elles n’avaient aucun sens. Sans lui non plus : on ne connait pas le nom du vainqueur. Une Conférence nationale sera instituée, le temps d’écrire une nouvelle constitution. Celle-ci sera ratifiée par un référendum à la fin de l’année, cet hiver. D’ici là, beaucoup de choses peuvent  se passer.

Déjà, un nouveau gouvernement a été formé, avec l’ancien ministre de l’Intérieur comme Premier ministre, et un diplomate comme vice Premier ministre. Ce ne sont pas des hommes forts, mais ils présentent bien. Le pouvoir reste ailleurs. Bouteflika reste Président, jusqu’à ce qu’un successeur lui soit trouvé. Un de ses frères, Saïd, ou encore Nasser ? Son ami Chakib Khelil, ancien ministre de l’énergie et ancien Président de l’Opep ? Son compte Facebook s’anime depuis des semaines. Il y a aussi Ahmed Gaïd Salah, le chef d’Etat-major de l’armée, qui semble avoir gagné sa bataille contre le DRS, le puissant service de renseignement, actuellement dirigé par le général Tartag. Quelqu’un d’autre peut apparaitre, un homme fort, un homme de compromis ou un homme de paille. Peut aussi surgir  une vraie révolution : une nouvelle Algérie. Serait-elle démocratique ou islamiste ?

Pour l’instant, le pouvoir en place semble avoir gagné du temps. C’est pourtant l’armée qui a donné le premier signe d’un changement de cap par un communiqué affirmant qu’elle avait toujours été du coté du peuple algérien, sans citer Bouteflika. Oublier le Président, c’était le faire renoncer. Le retrait du Premier ministre montre que ce ne sera pas le gouvernement qui tiendra les rênes du changement, si changement il y a. L’armée, comme prévu, tient le manche.

Mais la jeunesse et la rue pensent l’avoir emporté. Un espoir est lancé. Une victoire a été remportée. Il se peut qu’un nouveau vent souffle en Algérie et que les Algériens se mettent à croire à un Printemps. Même s’il faut attendre l’hiver. Mais peut-être avant l’hiver. Ce qui se joue en Algérie aura des répercussions dans tout le Maghreb, dans tout le monde arabe, mais aussi en France, en Europe, et en Afrique. Ce n’est peut-être que le début d’un processus tout à fait inconnu.

La rédaction

 

 

 

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