Les groupes politiques au Parlement européen ont commencé à se répartir les postes clés avant la session plénière d’ouverture. Chacun a émis ses premiers choix pour les postes de présidents et vice-présidents des 20 commissions parlementaires.
Les manœuvres politiques ont débuté au sein du nouveau Parlement européen pour la répartition des postes à responsabilité, selon des documents internes consultés par Euractiv.
Le parti populaire européen de centre-droit (PPE), qui a remporté le plus de sièges, veut s’attribuer la présidence de deux commissions clés, la commission des affaires étrangères (AFET), celle de l’industrie (ITRE), ainsi que les commissions culture (CULT), développement (DEVE), affaires constitutionnelles (AFCO), pétitions (PETI) et contrôle budgétaire (CONT).
Chaque groupe politique a choisi tour à tour ses candidats pour chaque commission et sous-commission, en commençant par la plus grande délégation (PPE) et en appliquant le système d’Hondt.
Chaque commission élira en réunion constitutive un président et jusqu’à quatre vice-président, qui formeront ensemble le Bureau de commission. Cela signifie qu’un candidat désigné de manière informelle pour présider une commission grâce à la méthode d’Hondt peut être rejeté par les mêmes membres.
Selon une source du PPE, la délégation allemande de la CDU décroche généralement la commission AFET, en témoignent les présidences récentes d’Elmar Brok et de David McAllister.
Dans le même temps, la commission de l’industrie pourrait revenir au président sortant du Parlement européen, Antonio Tajani, qui était commissaire en charge de l’industrie sous la Commission Barroso II. Lors de la dernière législature, cette commission était présidée par l’ancien président du Parlement, Jerzy Buzek.
« S’il n’est pas réélu comme président de l’hémicycle », Antonio Tajani pourrait bien devenir président de la commission de l’industrie, assure un eurodéputé chevronné.
Les socialistes (S&D) ont quant à eux demandé la présidence de la commission ECON, qui pourrait être attribuée à Roberto Gualtieri à nouveau, celle du commerce international (INTA), de la justice et des libertés civiles (LIBE) et des droits des femmes (FEMM), ainsi que celle de la sous-commission des droits humains (DROI).
Les libéraux de Renew Europe (RE) visent des grosses commissions comme celle de la santé et de l’environnement (ENVI), que devrait remporter le Français Pascal Canfin, et de plus petites comme celle de la pêche (PECH), qui reviendra surement à des eurodéputés très expérimentés comme le Britannique Chris Davies ou l’océanographe français Pierre Karleskind. Ils réclament aussi la présidence de la sous-commission de la défense (SEDE) qui pourrait être présidée par la Française Nathalie Loiseau.
Les Verts, le quatrième plus grand groupe du Parlement, veut la présidence de la commission transport (TRAN) et celle du marché interne (IMCO).
Les Conservateurs et réformistes européens (CRE) ont demandé la commission budgets (BUDG), qui aura un rôle crucial dans les négociations du Cadre financier pluriannuel, le budget à long terme de l’UE, et la commission emploi (EMPL).
La gauche (GUE/NGL) proposera quant à elle le Réunionnais Younous Omarjee pour présider la commission du développement régional (REGI).
Enfin, le nouveau groupe d’extrême droite Identité et Démocratie (ID) a quant à lui choisi deux commissions clés : l’agriculture (AGRI) et affaires juridiques (JURI).
Cordon sanitaire
Il semblerait toutefois que les autres groupes soient prêts à appliquer le fameux cordon sanitaire pour empêcher le groupe d’extrême droite de prendre des postes clés au Parlement, une tactique qui a été utilisée par le passé. Certains eurodéputés socialistes l’ont confirmé et des sources du centre droit ne l’ont pas nié.
Mais cela signifie aussi que les présidences de ces commissions seront vacantes, si les candidats désignés par ID sont rejetés.
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