Créé fin 2018, le Label bas-carbone du ministère de la Transition écologique valorise des projets vertueux pour le climat. Un dispositif que Barbara Pompili souhaite désormais renforcer pour les secteurs forestier et agricole, mais aussi du transport et du bâtiment.
Des projets locaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’un côté, des entreprises prêtes à les financer de l’autre : depuis 2018, le Label bas-carbone offre un cadre innovant aux acteurs engagés pour lutter contre le changement climatique.
Le principe est simple. Validé par le ministère de la Transition écologique, le label certifie la vertu de projets de réduction des émissions et de séquestration de carbone, notamment dans les secteurs agricole et forestier, mais aussi du bâtiment et des transports. Il offre ainsi une garantie aux entreprises, collectivités ou citoyens prêts à rémunérer des actions bénéfiques pour le climat sur une base volontaire et permet donc d’accompagner des projets vertueux au niveau territorial.
Un système gagnant-gagnant qui aura à ce jour permis de labelliser une centaine de projets et d’économiser quelques 300000 tonnes de CO2, selon un premier bilan du ministère.
Le label aura par exemple permis la replantation d’arbres dans deux forêts incendiées en 2014 et 2015 : les forêts constituant d’importants puits de carbone, cette action correspond à 700 tonnes de CO2 à nouveau séquestrées. Les incendies violents de cet été auront en outre démontré l’importance de miser sur le Label bas-carbone : son développement serait « crucial pour participer au reboisement des forêts incendiées quand la régénération naturelle ne suffit pas », selon le ministère.
Côté agriculture, un premier projet aura été labellisé au mois de mai. Regroupant quelques 300 agriculteurs partout en France, il mise sur une multitude de leviers : substitution de protéines importés par des cultures locales, optimisation de l’emploi d’engrais, réduction de la consommation d’énergie, amélioration de la conduite des élevages, pour n’en nommer que quelques-uns. Le but : réduire de 137000 tonnes les émissions de gaz à effet de serre des producteurs engagés à l’horizon 2025.
Trois nouvelles méthodes approuvées pour le secteur agricole
C’est sur la base de ces exemples et chiffres prometteurs que la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a annoncé ce jeudi (26 août) un plan d’action pour dynamiser encore davantage le Label bas-carbone. Le but : renforcer l’exigence environnementale des méthodes approuvées par le label afin d’améliorer la qualité des projets et mobiliser un maximum de financements afin de pouvoir soutenir le nombre croissant de projets sur le terrain.
« Dès septembre 2021, j’irai à la rencontre des entreprises pour recueillir un engagement à compenser 1 million de tonnes de CO2 équivalent, soit le bilan carbone annuel de 100000 Français »
Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique
Le plan d’action annoncé par Barbara Pompili prévoit également la validation de quatre nouvelles méthodes de réduction de CO2 qui pourront être certifiées par le label, dont trois dans le secteur agricole : la réduction d’émissions et le stockage de carbone dans le secteur des grandes cultures, la réduction des émissions à travers une baisse de l’usage d’engrais et de produits phytosanitaires, et l’amélioration de la qualité de l’alimentation des bovins laitiers afin que ceux-ci émettent moins de méthane.
Le label étendu au secteur du bâtiment
Autre innovation : si jusqu’ici le label concernait principalement les secteurs forestier et agricole, le ministère a annoncé vouloir étendre le label à « un maximum de secteurs », dont celui du bâtiment. Pour ce faire, le futur plan d’action prévoit de valoriser l’usage de matériaux de réemploi ou des matériaux bio-sourcés lors de rénovations.
« C’est une méthode qui a notamment été élaboré par le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB). Elle est finalisée et devrait être publiée au bulletin officiel du ministère cette semaine »
L’entourage de la ministre.
Les ambitions du ministère de la Transition écologique ne s’arrêtent pas là : le secteur du transport est également évoqué afin de « diversifier le nombre de projets de réduction des émissions carbones » le plus possible.
L’évolution de la réglementation sur le secteur aérien avec la compensation obligatoire des vols intérieurs prévue par la loi Climat et Résilience donne ainsi des « perspectives importantes », selon le ministère qui y voit un potentiel de compensation d’un million de tonnes de CO2 par an dès 2022 et même de deux tonnes de CO2 à partir de 2024. Affaire à suivre.
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