Le premier conseil des ministres de l’année s’est tenu ce vendredi 3 janvier à 10 heures à l’Elysée. Comme à chaque nouvelle année, les membres du gouvernement se sont d’abord retrouvés place Beauvau, au ministère de l’intérieur. Lors du traditionnel petit déjeuner de rentrée, l’hôte des lieux, le Vendéen Bruno Retailleau, a offert à tous une bouteille de « trouspinette ». Un vin d’épines. En rangs serrés, le gouvernement a ensuite rejoint à pied le palais présidentiel.
Mayotte ?
Le projet de loi « d’urgence » pour Mayotte ne figurait pas au menu de ce conseil des ministres, comme promis initialement. Il sera présenté la semaine prochaine, même si ce report ne devrait pas avoir d’impact sur son examen par le Parlement, qui reprend ses activités le 13 janvier.
Durer plus de 3 mois ?
Bayrou, qui espère durer davantage à Matignon que son prédécesseur. Ce dernier étant resté en poste seulement trois mois. Il est pareillement privé de majorité à l’Assemblée nationale. Faute de n’avoir pu élargir son gouvernement au-delà du centre et de la droite.
Une lacune qu’il espère compenser par la présence de poids lourds politiques. Comme les ex-premiers ministres Elisabeth Borne (éducation) et Manuel Valls (outre-mer). Mais également de quelques ministres qui ont, dixit une source gouvernementale, « une histoire » avec la gauche. Tels Eric Lombard (économie) ou François Rebsamen (aménagement du territoire).
Urgence budgétaire
Plusieurs de leurs collègues étaient de sortie vendredi matin dans les matinales radio et télé. Le but étant de rappeler l’urgence d’adopter un budget pour 2025. Sans loi de finances depuis le 1er janvier, « la France fonctionne en service minimum », a affirmé sur RTL Catherine Vautrin, chargée notamment du travail et de la santé. « Si on n’a pas de budget, on ne va pas pouvoir s’occuper des habitants [des] quartiers », a pour sa part souligné la nouvelle ministre de la ville, Juliette Méadel, sur TF1.
Ainsi, l’objectif chiffré de réduction des déficits « sera le fruit des discussions » avec les groupes politiques du Parlement, s’est contenté de répondre la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, dans son compte-rendu à la presse du premier Conseil des ministres de l’ère Bayrou. « Le déficit sera le résultat des concertations et du chemin qui sera trouvé lors des concertations à Bercy et également pour le PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale, ndlr). Donc, on va se fixer d’abord ce dialogue », a affirmé la représentante du gouvernement.
Le budget présenté pourra donc « être entre 5,4 ou 5,1, 4,9, 4,8 (en pourcentage du PIB, NDLR), on verra le résultat de ces négociations et on verra où est le chemin et ce qui est supportable pour le déficit« , a-t-elle souligné. Dans une interview à La Tribune Dimanche, Eric Lombard, avait précisé que le déficit serait inscrit dans le texte budgétaire à « un peu au-dessus de 5 % » du PIB. Cela « de façon à protéger la croissance« .
Une adoption du budget "à la mi-février"
Les ministres de l’Economie, Eric Lombard, et des Comptes publics, Amélie de Montchalin, ont prévu de consulter l’ensemble des forces politiques représentées au Parlement. En vue de les associer à la préparation du budget 2025, dont la France est pour l’instant dépourvue. Une privation en raison de la censure du gouvernement de Michel Barnier le 4 décembre. Mais le gouvernement français semble oublier la pression des marchés, alors que la France sera le plus gros emprunteur de la zone euro cette année et surtout l’avis de la Commission européenne qui pourrait refuser un tel budget.
En sus, la nouvelle version du texte budgétaire devrait s’appuyer sur des prévisions macroéconomiques moins favorables. Cela, même si Bercy n’a pas confirmé que la prévision de croissance serait abaissée de 1,1 % à 0,8 % pour 2025, comme l’affirme le journal l’Opinion.
Sur le déroulé de l’examen du projet de budget, la porte-parole du gouvernement a indiqué qu’elle n’avait « pas encore de calendrier exact à […] donner ». Mais que « les principales orientations seront probablement dans la déclaration de politique générale« . En décembre, François Bayrou avait dit espérer une adoption du budget « à la mi-février« , sans toutefois être « sûr d’y arriver« . Il avait précisé qu’il repartirait de « la copie qui a été votée » au Parlement avant la censure.
"Ce gouvernement est né dans la tourmente"
« Nous devons remettre la France en mouvement, rassembler au-delà des clivages et apporter des réponses concrètes à nos concitoyens », a déclaré la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, lors de son premier compte-rendu du Conseil des ministres. Cette dernière était anciennement ministre éphémère des Français de l’étranger. Afin de présenter le gouvernement et ses objectifs, elle promet notamment de faire un « tour de France » à la rencontre des citoyens. Un tour qui se fera après la déclaration de politique générale du Premier ministre le 14 janvier.
Le nouveau ministre des Français de l’étranger commence, lui, sa tournée, dès ce 09 décembre, en allant à la rencontre des expatriés à Bruxelles.
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