Le G7 face au désordre mondial 

Le G7 face au désordre mondial 

Ça devait être le grand retour de Donald Trump sur la scène des sommets internationaux. Mais ce G7 canadien a tourné court, en effet ce premier sommet international majeur du président américain s’est achevé sans clash ni esclandre, mais aussi sans avancée majeure et surtout, un jour plus tôt que prévu. Le désordre mondial issu des guerres commerciales et des conflits désarçonne les grands de ce monde.

De nouveaux dirigeants

Ce mardi 17 juin 2025, alors que le 51e sommet du G7 au Canada bat son plein, les amateurs du jeu des sept différences ne manqueront pas de remarquer le changement radical dans le casting de la photo de famille. Cinq dirigeants sur sept ont ainsi disparu, remplacés au cours de l’année : Olaf Scholz par Friedrich Merz, Justin Trudeau par Mark Carney, Joe Biden par Donald Trump, Fumio Kishida par Shigeru Ishiba, et Rishi Sunak par Keir Starmer.

Seuls Emmanuel Macron et Giorgia Meloni sont les rescapés de cette année électorale bien mouvementée sur la scène internationale.

Photo des chefs d'États au Canada lors du G7

Le “cessez-le-feu” entre Israël et l'Iran

Au final, le G7 canadien tourne à la catastrophe tout d’abord car au second jour ils ne sont plus que 6 et surtout l’ombre du conflit entre l’État hébreux et celui chiite a plané sur toutes les conversations.

Au point que Donald Trump a quitté précipitamment le sommet dès lundi soir. Emmanuel Macron a justifié ce départ en expliquant que le président américain est retourné à Washington pour négocier un « cessez-le-feu » entre Israël et l’Iran.

Aussitôt, sur les réseaux sociaux, Donald Trump le dément catégoriquement : « Le président Emmanuel Macron, de France, en quête de publicité, a déclaré à tort que j’avais quitté le sommet du G7, au Canada, pour retourner à Washington afin de travailler sur un “cessez-le-feu” entre Israël et l’Iran. Faux ! Il n’a aucune idée de pourquoi je me rends maintenant à Washington, mais cela n’a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. Bien plus important que cela. Que ce soit volontaire ou non, Emmanuel se trompe toujours. Restez à l’écoute ! ». Le coup est rude. Cette discorde publique entre alliés, en pleine escalade militaire (224 morts iraniens, 24 morts israéliens), illustre l’effondrement des codes diplomatiques occidentaux.

illustration AFP 2025

Un G7 « trop européen » ?

D’ailleurs, l’ambiance entre les dirigeants n’était pas formidable au cours du dîner, notamment entre le président français et son homologue américain.

« Vraisemblablement, Trump n’a pas aimé la visite de Macron au Groenland », confie-t-on à Kananaskis. La Maison-Blanche, qui convoite ce territoire danois, y a vu une provocation mal venue…

En conclusion, les diplomates de la délégation européenne font un constat sans appel : Donald Trump considère le G7 comme « trop européen » et souhaite l’élargir pour diluer l’influence du Vieux Continent. Cette stratégie vise à casser le format intime qui permettait traditionnellement aux Européens d’exercer une influence collective sur Washington. Trump préfère manifestement des enceintes où l’Amérique peut jouer en solitaire… Et si possible, jouer les uns contre les autres.

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