Selon l’INSEE, 81% des dépenses de consommation des ménages sont d’origine française. La définition du «fabriqué en France» est toujours complexe. Elle prend en compte le poids des intrants qui ne doivent pas dépasser un certain seuil (45 ou 50%). Dans le système d’éclatement des chaînes de valeurs, la traçabilité des produits est difficile à réaliser. Ainsi, une voiture en provenance de Roumanie pourra comporter de nombreuses pièces fabriquées en France mais être considérée comme un bien importé.
La France est dans une position intermédiaire au même titre que ses proches partenaires européens, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, pour la consommation de biens et services d’origine nationale. Les petits pays ont par définition un taux de consommation d’origine nationale plus faible. Il est de 61% au Luxembourg et de 56% en Irlande. En revanche, ce taux est élevé au Brésil (89%), aux États-Unis (89%) ou au Japon (87%). Entre 2005 et 2015, le « made in » français a reculé de 1,9 point, contre une baisse de 1,0 point en moyenne pour les pays de l’OCDE (hors Chine et Mexique).
La dynamique est semblable au Royaume-Uni (-1,6%), au Danemark (-1,3%) et en Italie (-1,0%). Le « made in » allemand a diminué plus nettement (-3,6%), tout comme celui du Japon (- 4,0%) ou de la Belgique (-4,3%). À l’inverse, les «made in» américains (+0,8%), espagnols (+0,5%) ou suédois (+1,7%) se sont accrus sur cette période.
La proportion du « fabriqué en France » dépend de la nature des biens et des services. Ainsi, la consommation en biens manufacturés comprend 64% d’importations. Ce taux est de 87% pour la consommation de textiles, de produits de l’industrie de l’habillement ou du cuir et de la chaussure. Pour d’autres biens, cette part est plus faible : 40% pour la consommation de denrées alimentaires ou de boissons.
Fort logiquement, le contenu en importation de la consommation de services est assez faible, moins de 10% en moyenne. Néanmoins, des services peuvent inclure des produits d’origine étrangère. Un restaurant peut proposer à ses clients de la viande d’argentine ou des poissons d’Europe du Nord. Les produits importés permettent de satisfaire la consommation des ménages, mais aussi l’investissement et les exportations. Ils représentent 25% de la demande finale française en 2015, dont 11% sont portés par la consommation des ménages, 8% par les exportations et 6% par les autres postes de la demande finale (investissement, variations de stocks et objets de valeur).
La consommation en « fabriqué en France » est plus élevée chez les personnes âgées et les cadres du fait d’une forte consommation de services (loisirs, culture, hôtels-cafés-restaurants). À l’opposé, les ouvriers et les agriculteurs allouent une plus grande part de leur budget aux denrées alimentaires et aux boissons qui sont moins «fabriqué en France». Les jeunes qui ont besoin de s’équiper et dont le budget est plus faible achètent davantage de produits étrangers.
Le contenu importé des produits consommés en France provient principalement d’Allemagne (13,0%), des États-Unis (8,0%), de Chine (7,7%), du Royaume-Uni (6,7%), d’Espagne (6,5%), d’Italie (6,2%) et de Belgique (5,4%). Les produits informatiques importés proviennent essentiellement de Chine, les véhicules automobiles sont importés d’Espagne quand les équipements électroniques et optiques proviennent de Suisse. Au niveau des services, le Luxembourg fournit des produits financiers (assurance vie). Les biens du champ manufacturier sont surtout importés d’Allemagne et de Chine et les denrées alimentaires d’Allemagne, des Pays-Bas et d’Italie. Enfin, les importations de textiles proviennent à 36% de la Chine.
La structure par type de produits diffère d’un pays à l’autre. Ainsi, le « made in » en biens manufacturés de la France est proche de 40%, comme celui du Royaume-Uni. Il est inférieur à celui de l’Allemagne et de l’Italie (50%) et à celui de l’Espagne (45%). Celui des États-Unis approche les 65%. Les partenaires français restent assez stables entre 2005 et 2015. Cependant, le contenu de la consommation française en importations chinoises augmente sensiblement (+3,9%), alors que le contenu en importations italiennes recule (-2,5%). Les contenus de la consommation française en importations japonaises (-1,0%), espagnoles (-1,2%) et britanniques (-1,1%) se replient, quand ceux en importations américaines (+0,8%), polonaises (+0,9%) ou irlandaises (+0,5%) sont en progrès. Les importations de produits allemands pour satisfaire la consommation des ménages français en équipements de transports et en activités informatiques se sont largement développées entre 2005 et 2015 (respectivement +11,9% et +12,6%), de même que les importations de pétrole raffiné des États-Unis (+7,5%). La progression des contenus de la consommation française en importations chinoises résulte notamment des textiles (+20,6%), des équipements électriques (+17,2%) et des produits informatiques (+15,9%).
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