Après l’attaque du Hamas contre Israël, les Etats d’Afrique sont divisés. Alors que désormais 46 pays du continent africain entretiennent des relations diplomatiques avec l’Etat hébreu, certains gouvernements africains hésitent à prendre parti et d’autres apportent leur soutien aux Palestiniens.
Les positions des Etats africains dans le conflit qui a éclaté le week-end dernier sont le reflet à la fois leurs intérêts politiques, économiques et sécuritaires actuels, bien sûr, mais elles ont aussi des racines historiques plus profondes.
Israël : tête sainte des religions du livre
La présence des pèlerins ivoiriens en Israël au moment de l’incursion du Hamas témoigne des liens qui unissent cette partie du monde à l’Afrique, par le biais de la religion essentiellement, grâce aux lieux saints propres aux trois religions abrahamiques qui s’y trouvent.
Mais ces liens ont aussi subi les soubresauts de l’histoire politique tumultueuse du Proche-Orient depuis la création de l’Etat d’Israël par les Nations unies en 1947.
Dans les années 1960, tout allait bien dans les relations entre Israël et l’Afrique. L’État hébreu avait conquis la sympathie des pays africains, fraîchement indépendants.
Mais à partir de 1973, tous les pays africains avaient rompu leurs relations diplomatiques avec Israël, à l’exception du Malawi, du Botswana, du Swaziland, du Lesotho et de l’Afrique du Sud.
Cette rupture était motivée par la solidarité des pays africains avec l’Egypte dont une partie du territoire, le Sinaï, était occupée par l’armée israélienne à la suite de la guerre de Kippour.
« Israël n’avait plus aucune relation diplomatique parce qu’au niveau de l’ONU, on avait qualifié Israël d’État raciste qui pratique l’apartheid autant que l’Afrique du Sud », explique le professeur Babacar Samb, ancien ambassadeur du Sénégal en Egypte.
Il a fallu attendre 1993, avec la signature des accords d’Oslo pour que les relations entre Israël et le continent Africain se décrispent petit à petit.