Alors que l’Europe connaît un regain de tensions géopolitiques, et que l’ordre mondial chancelle, il est une date symbolique qui cette année rappelle l’essentiel, celle du 8 mai. Il y a 80 ans, l’Allemagne nazie capitulait. Ce jour marque bien plus qu’une fin de guerre. C’est un repère, un appel à la vigilance. Un hymne aux millions de vies brisées par la folie totalitaire. C’est un moment pour faire fleurir la mémoire, ici comme ailleurs. Un moment ou le Bleuet de France, que vous pouvez arborer, incarne le symbole d’une génération qui s’est sacrifiée pour la liberté et la paix.
Une fleur dans les tranchées : le Bleuet de France
Dans la boue des tranchées de la Grande Guerre, là où toute couleur semblait avoir déserté le monde, une fleur bleue persistait : le bleuet. Il est devenu le symbole français du souvenir, moins connu que le coquelicot rouge anglo-saxon, mais tout aussi chargé de sens.
En 1925, deux femmes engagées – Charlotte Malleterre et Suzanne Leenhardt – créent un atelier à l’Institution nationale des Invalides. Des anciens combattants y confectionnent des bleuets en tissu, vendus dans la rue : un geste simple, à la fois thérapeutique et solidaire.
Dix ans plus tard, la vente est officialisée chaque 11 novembre, et un second jour de collecte est ajouté en 1957, le 8 mai. Le bleuet, fleur modeste mais tenace, incarne alors une triple mémoire :
- celle des jeunes recrues, surnommées « bleuets », rejoignant le front en uniforme bleu horizon ;
- celle des combattants blessés, veuves, orphelins, auxquels sont reversés les dons ;
- celle d’une France fidèle à ses valeurs, même dans le silence du souvenir.
Bleuet et coquelicot : deux fleurs pour une mémoire partagée
Chez nos voisins britanniques, canadiens, australiens ou néo-zélandais, c’est le coquelicot rouge qui est devenu l’emblème du souvenir. Inspiré du célèbre poème In Flanders Fields, il rappelle le sang versé sur les terres de France et de Belgique durant la Grande Guerre. Chaque année, des millions de coquelicots sont distribués et fièrement portés à la boutonnière dans tout le Commonwealth.
Ces deux fleurs – le bleuet et le coquelicot – partagent une même vocation : faire vivre tombés au combat, quelle que soit leur nationalité. À travers elles, c’est un même message de paix, de reconnaissance et d’unité qui s’exprime.
Un geste de solidarité accessible à tous, en France comme à l’étranger
Depuis 2012, sous l’impulsion du président Sarkozy, le 11 novembre est devenu le « Jour du Souvenir », englobant tous les morts pour la France. Une façon d’universaliser l’hommage, sans jamais en diluer l’intensité.
« Chaque bleuet est une étincelle de mémoire vivante »
Mais au-delà des cérémonies, c’est le geste individuel qui fait vivre cette mémoire. Porter un bleuet, c’est dire je n’oublie pas. C’est aussi, concrètement, soutenir ceux qui ont porté les armes au nom de notre liberté. Chaque achat est un don au profit des anciens combattants, victimes de guerre et pupilles de la Nation, coordonné par l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG).
Soutenir, c’est agir
Et grâce la boutique en ligne du Bleuet de France, ce geste est désormais accessible où que l’on vive : à Paris comme à Montréal, à Berlin, Bruxelles, Londres ou Tokyo. Les Français de l’étranger peuvent eux aussi arborer le Bleuet, participer aux campagnes de soutien, même loin de l’Hexagone. Si chaque bleuet est une étincelle de mémoire vivante, sachez que chaque achat sur ce site officiel est aussi une contribution directe qui permet de perpétuer ce devoir de mémoire.
Depuis le 13 juillet 2023, le président de la République, Emmanuel Macron, sur proposition de la secrétaire d’État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, Patricia Miralles, a validé une doctrine de port du Bleuet de France.
La population est désormais invitée à arborer le Bleuet de France pour montrer son soutien aux victimes et blessés de guerre, d’attentat et à leurs proches aux dates suivantes :
- du début du mois de mai au 8 mai, jour de la Victoire de 1945 ;
- du début du mois de novembre au 11 novembre, jour de l’Armistice de 1918 ;
- le 11 mars journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme ;
- le 14 juillet, jour de la fête nationale.
Auteur/Autrice
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Gilles Roux est un juriste, entrepreneur et auteur français qui vit dans la région de Mannheim en Allemagne depuis plus de 35 ans.
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