Les autorités de la province de Hubei, berceau de l’épidémie, ont annoncé, ce lundi, le décès de 57 personnes, faisant grimper le bilan à 361 morts en Chine. Le nombre de cas confirmés atteint les 17 200 dans l’ensemble du pays.
Le nombre des décès confirmés dus au coronavirus en Chine est passé à 361 morts, soit davantage que pour l’épidémie de SRAS en 2002-2003 (349 en Chine continentale), après que les autorités de la province du Hubei ont annoncé, lundi 3 février 2020, 57 nouveaux décès. Ce bilan quotidien est le plus lourd depuis le début de l’épidémie en décembre.
Dans son point quotidien, la commission provinciale de la Santé a aussi fait état de 2 720 nouveaux cas confirmés d’infection dans le Hubei, une province du centre de la Chine qui est le foyer de la nouvelle épidémie.
Ces cas supplémentaires portent à plus de 16 480 le nombre total des infections confirmées dans l’ensemble de la Chine, selon les chiffres officiels.
L’épidémie a pris à présent les proportions d’une urgence sanitaire mondiale avec des cas signalés dans plus de 20 pays.
Un premier décès en dehors de la Chine
Dimanche, le premier décès hors de Chine lié au nouveau coronavirus a été répertorié, aux Philippines, avec la mort à Manille d’un Chinois de 44 ans, originaire de la ville de Wuhan, capitale du Hubei.
Les pays du G7 vont se concerter pour apporter une réponse « uniforme » face à l’épidémie, a annoncé dimanche le ministre allemand de la Santé. « Nous sommes convenus qu’il doit y avoir une conférence téléphonique des ministres de la Santé du G7 », a expliqué Jens Spahn.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et son allié russe vont tenir une réunion technique mardi et mercredi à Vienne pour analyser la baisse des cours du brut en lien avec l’épidémie, a indiqué dimanche à l’AFP une source proche de l’organisation.
Ralentissement économique
La Chine, qui souffrait déjà d’un ralentissement de sa croissance avant l’épidémie, a annoncé dimanche l’injection de 1 200 milliards de yuans (156 milliards d’euros) pour soutenir son économie. La banque centrale effectuera l’opération lundi, alors que les Bourses chinoises ont dévissé de perdu près de 9 % après le long congé du Nouvel an lunaire, prolongé en raison du virus.
Après s’être rendus pour beaucoup dans leurs familles durant ce congé, les Chinois ont commencé durant le week-end à rentrer chez eux, en avion et en train. De nombreux commerces devraient toutefois rester fermés pour encore une semaine au moins.
A Shanghai, capitale économique du pays, un immeuble de bureaux interdisait ainsi aux salariés d’accéder à leur lieu de travail, citant un arrêté municipal repoussant la reprise de l’activité au 10 février.
A Pékin, où la quasi-totalité des habitants se recouvrent le visage d’un masque de protection, les quartiers d’affaires restaient largement déserts, avec une circulation automobile très inférieure à celle d’un week-end calme.
L’OMS a classé jeudi l’épidémie comme « une urgence de santé publique de portée internationale » et de nombreux pays ont annoncé des mesures exceptionnelles.
Frontières fermées
Les États-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Irak et Israël notamment ont interdit l’entrée sur leur territoire aux étrangers s’étant récemment rendus en Chine.
La Mongolie, la Russie et le Népal ont fermé leurs frontières terrestres avec la Chine et la Papouasie-Nouvelle-Guinée a fermé mercredi ses ports et ses aéroports à tous les voyageurs en provenance d’Asie.
Le décès aux Philippines a été annoncé juste après que Manille eut décrété l’arrêt immédiat des arrivées de tous les voyageurs étrangers depuis la Chine. Pour leur part, la Grande-Bretagne, la Russie et la Suède ont annoncé leurs premiers cas confirmés durant le week-end.
Opérations de rapatriement
Parallèlement, les opérations de rapatriement d’étrangers se trouvant en Chine se poursuivent : un deuxième avion français ramenant des étrangers de 30 nationalités différentes depuis Wuhan a atterri dimanche sur une base militaire dans le sud-est de la France. Au Maroc, un avion transportant 167 Marocains de Wuhan a atterri dans la matinée à Benslimane, entre Rabat et Casablanca.
En Italie, un avion militaire a décollé dimanche de Rome à destination de Wuhan, d’où il doit rapatrier 67 personnes. L’Algérie a aussi annoncé qu’elle allait rapatrier, à la demande de leurs gouvernements, dix Tunisiens et des étudiants libyens toujours à Wuhan, avec les 36 Algériens, majoritairement des étudiants, qui s’y trouvent bloqués.
Le Canada a annoncé dimanche soir avoir affrété un avion « prêt à partir » pour rapatrier ses ressortissants se trouvant dans la région de Wuhan en Chine et ayant demandé à être évacués en raison de l’épidémie de coronavirus. L’appareil atterrira à Hanoï au Vietnam et « se rendra à Wuhan, où l’espace aérien est actuellement fermé, dès que nous aurons reçu l’autorisation du gouvernement chinois d’atterrir », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Un groupe de Brésiliens de Wuhan a demandé à leur président Jair Bolsonaro, via une vidéo, leur rapatriement. Ils affirment qu’aucun n’a « de symptômes de l’infection » et se disent prêts à être placés en quarantaine. Le gouvernement brésilien a assuré qu’il les rapatrierait.
Wenzhou confinée
Dimanche, le confinement a été étendu à Wenzhou (prononcer Wenn-djo), ville portuaire de plus de 9 millions d’habitants située à quelque 800 km à l’est de Wuhan.
Avec 265 cas de contamination, Wenzhou est l’une des villes chinoises les plus touchées. Les habitants ont désormais l’obligation de rester chez eux. Seule une personne par foyer est autorisée à sortir une fois tous les deux jours pour faire les courses.
Les transports publics sont suspendus ainsi que les autocars longue distance. Les grands axes routiers sont presque entièrement fermés.
Ce virus est apparu au pire moment pour la Chine, des centaines de millions de Chinois voyageant lors des congés du Nouvel an lunaire qui a commencé officiellement le 24 janvier.
Ces congés devaient prendre fin vendredi mais ont été prolongés jusqu’à ce lundi pour donner plus de temps aux autorités contre la crise. Même si le Hubei et certaines grandes villes comme Shanghai ont encore rallongé les vacances, de nombreux habitants regagnaient leur domicile dimanche.
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