L’Agence spatiale européenne envisage d’augmenter considérablement son budget pour la défense

L’Agence spatiale européenne envisage d’augmenter considérablement son budget pour la défense

VARSOVIE – L’Agence spatiale européenne prépare des plans pour un réseau de satellites de reconnaissance de qualité militaire avec l’UE dans le cadre d’un budget record de 21 milliards d’euros, a déclaré le directeur général de l’agence, Josef Aschbacher, à Euractiv.

La guerre en Ukraine et les conflits géopolitiques avec les États-Unis ont balayé toute réticence à parler d’investissements dans la défense à l’ESA. Un fait qui a incité Josef Aschbacher à discuter des plans de dépenses lors d’une réunion des responsables de l’UE à Varsovie mardi.

Un budget conséquent

« Nous avons déjà préparé un ensemble de mesure… qui s’élève aujourd’hui à environ 21 milliards d’euros, à plus ou moins », a-t-il déclaré.

L’agence spatiale ne fait pas partie de l’UE, mais ses membres se recoupent en partie. Notamment avec le Royaume-Uni et la Suisse. Tous les trois ans, les ministres de l’espace des États membres de l’ESA se réunissent pour discuter des dépenses relatives à une série de programmes scientifiques et d’exploration, qu’ils se répartissent entre eux.

Lors du dernier sommet à Paris en 2022, les capitales avaient promis un montant record de 16,9 milliards d’euros.

Les contraintes budgétaires nationales devaient freiner toute tentative d’augmentation du budget lors de la prochaine réunion des ministres à Brême en novembre. Mais les menaces d’Elon Musk de couper l’accès de l’Ukraine à Starlink et la position belliqueuse de la Maison Blanche ont renversé ces hypothèses et ont attiré l’attention sur le développement des actifs spatiaux, dans le cadre d’une initiative européenne plus large en matière de défense.

Dans le cadre du plan de Brême, Josef Aschbacher travaille au développement d’un programme de constellation de satellites de reconnaissance qui transmettraient des images infrarouges optiques à ultra-haute résolution, depuis n’importe quel endroit du monde, toutes les 20 ou 30 minutes aux militaires et aux gouvernements qui en feraient la demande.

Centre spatial guyanais, port spatial de l'Europe, CSG : la fusée Ariane 5 décolle pour son dernier vol (05/07/2023). (Photo par : Roger P/Andia/Universal Images Group via Getty Images) [Photo by: Roger P/Andia/Universal Images Group via Getty Images]
Centre spatial guyanais, port spatial de l’Europe, CSG : la fusée Ariane 5 décolle pour son dernier vol (05/07/2023). (Photo par : Roger P/Andia/Universal Images Group via Getty Images) [Photo by: Roger P/Andia/Universal Images Group via Getty Images]

« une occasion à ne pas manquer »

Un certain nombre d’entreprises de l’UE, dont la société finlandaise ICEYE, qui fournit des services commerciaux de satellites à l’Ukraine, ont appelé à un tel programme pour stimuler le secteur des start-ups du bloc.

« C’est un vrai changement, nous n’avons pas d’équivalent en Europe », a déclaré Josef Aschbacher à propos du plan. « Je sais que la Chine et les États-Unis sont en train de le mettre en place. »

Une fois tous les programmes additionnés, le chiffre final du budget de l’ESA qui sera présenté aux ministres en novembre sera « supérieur » à 21 milliards d’euros, a déclaré le responsable autrichien de l’espace. Cela fait de la rencontre de Brême « une occasion à ne pas manquer ».

L’Europe est encore un acteur mineur dans le domaine de l’espace. Elle dépense chaque année un cinquième de ce que les États-Unis consacrent à leurs programmes spatiaux.

D’une part, le nouveau gouvernement allemand, qui a dépassé la France en tant que premier contributeur au budget de l’ESA la fois précédente, et qui est un vivier de start-ups dans le domaine des fusées, a fait savoir qu’il avait l’intention d’augmenter ses dépenses lors du sommet de Brême pour aider la mission à rattraper son retard.

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