La visite d’État du roi Charles III en France a été reportée dans un contexte d’agitation et de manifestations après que le président Emmanuel Macron a fait adopter par le Parlement la réforme des retraites.
La décision de report intervient après que les syndicats français ont annoncé leur intention de poursuivre les manifestations, y compris la CGT dont les travailleurs auraient participé à la préparation des drapeaux, des tapis rouges et du mobilier pour la visite.
Aussi, selon une source proche de l’Elysée, la proposition émane du président français lui-même, qui craignait que des groupes d’extrême gauche ne fassent des actions coup-de-poing pendant le week-end.
Journée de grève nationale le 28 mars
Le palais de l’Elysée a indiqué que « compte tenu de l’annonce, [jeudi soir], d’une nouvelle journée d’action nationale contre la réforme des retraites le mardi 28 mars prochain en France, la visite du Roi Charles III […] sera reportée ».
Le palais présidentiel précise que la décision « a été prise par les gouvernements français et britannique » après un appel entre le président français Emmanuel Macron et le Roi Charles III dans la matinée de vendredi.
Ce report a été décidé, indique la présidence de la République française, « afin de pouvoir accueillir Sa Majesté le roi Charles III dans des conditions qui correspondent à notre relation d’amitié ».
Le roi du Royaume-Uni Charles III et la reine consort Camilla étaient initialement attendus à Paris pour une visite d’État du 26 au 29 mars. Ils devaient ensuite se rendre à Bordeaux. Cette visite aurait dû être la première de Charles III à l’étranger depuis qu’il a accédé au trône.
Ce voyage, prévu depuis des mois, intervient alors que la France est en proie à une crise politique et à des manifestations nationales. Dans la nuit de jeudi à vendredi, la mairie de Bordeaux a été incendiée.
Les médias britanniques ont rapporté que le palais de Buckingham suivait la situation de près. Il a également été rapporté que le lieu du dîner d’État — le château de Versailles — était en train d’être reconsidéré.
« Incroyable, on va avoir Emmanuel Macron, le monarque républicain, qui va recevoir Charles III, qui va descendre les Champs-Élysées, qui va aller dîner à Versailles, pendant que le peuple dans la rue est en train de manifester », s’était indignée sur BFMTV mercredi Sandrine Rousseau, figure écologiste de proue.
Les manifestations et les perturbations devraient se poursuivre pendant le week-end, après une semaine de manifestations spontanées qui ont donné lieu à des affrontements avec la police et à des perturbations dans tout le pays.
À Bordeaux, « il est quasiment certain que le roi ne pourra pas prendre le tramway » — ce qui était initialement le programme de Charles III — avait indiqué Pascal Mesgueni, délégué CFTC de la société de transports de la ville TBM.
Aucune date n’est cependant donnée pour la nouvelle visite d’État, mais elle « sera reprogrammée dans les meilleurs délais ».
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