NUUK, Groenland — Lors d’un entretien avec la Première ministre Mette Frederiksen, Donald Trump a de nouveau menacé d’imposer des droits de douane sur certains produits danois, si Copenhague ne cédait pas le Groenland aux États-Unis.
Mercredi 15 janvier, Donald Trump s’est entretenu 45 minutes avec la Première ministre danoise Mette Frederiksen sur la question du Groenland, ont indiqué les autorités de Copenhague dans un message publié sur les réseaux sociaux.
Selon des déclarations de Mette Frederiksen au média danois TV2, le futur président américain a de nouveau menacé d’appliquer des droits de douane ciblés sur certains produits du pays. Elle a indiqué s’être entretenue avec le Premier ministre du Groenland, Múte Bourup Egede, avant et immédiatement après cet appel téléphonique.
Des personnalités du monde des affaires danois ont été invitées à une réunion d’information dans les bureaux de la Première ministre à Copenhague plus tard dans la journée de jeudi.
Donald Trump a évoqué pour la première fois d’appliquer des sanctions économiques à l’encontre du Danemark lors d’une conférence de presse tenue la semaine dernière dans sa propriété de Mar-a-Lago. Il avait affirmé qu’il « imposerait des droits de douane très élevés au Danemark », si le pays ne cédait pas ou ne vendait pas le Groenland.
« Nous sommes dans une situation grave », a annoncé Mette Frederiksen aux journalistes à Copenhague jeudi.
Un porte-parole de la Commission européenne a confié à Euractiv que « l’Union européenne (UE) dispose d’instruments pour faire face à une coercition économique injuste à l’encontre d’un seul État membre ».
La Commission européenne a mis en place en 2023 un Instrument de lutte contre la coercition (ACI), autorisant des représailles contre les pays qui exercent une pression économique sur les États de l’UE pour qu’ils modifient leurs politiques. La Commission peut donc imposer des contre-tarifs de manière unilatérale sans l’approbation de ses États membres.
La conversation entre Donald Trump et Mette Frederiksen intervient après quelques semaines mouvementées qui ont tendu les relations entre Washington, Nuuk et Copenhague.
Donald Trump a souligné à plusieurs reprises son désir d’obtenir le « contrôle et la propriété » du Groenland, un territoire autonome du Danemark, membre de l’UE et de l’OTAN. Il n’a pas exclu de recourir à la force militaire ou ou à des pressions économiques pour y parvenir.
Son fils a ensuite effectué une visite surprise dans la capitale du Groenland, alimentant ainsi les spéculations.
Les représentants du Danemark et du Groenland ont toutefois déclaré à plusieurs reprises que la région n’était pas à vendre. Le président américain avait évoqué l’achat du Groenland pour la première fois en 2019.
Donald Trump avait déjà menacé d’imposer des droits de douane sur les produits de luxe français, en raison d’une taxe sur les services numériques. La menace avait finalement été abandonnée en 2021, peu avant la fin de son premier mandat.
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