La politique économique de Donald Trump risque d’aggraver les difficultés budgétaires de l’Europe

La politique économique de Donald Trump risque d’aggraver les difficultés budgétaires de l’Europe

Pour le directeur du Mécanisme européen de stabilité (MES), la politique protectionniste de Donald Trump pourrait augmenter les coûts d’emprunt de la zone euro et nuire à l’économie de l’Union.

Pour Pierre Gramegna, le directeur général du MES, un mécanisme créé lors de la crise de la dette souveraine afin d’assurer la stabilité financière de la zone euro, la politique économique proposée par le nouveau président américain pourrait faire exploser l’inflation aux États-Unis.

Ce qui obligerait la Réserve fédérale américaine (FED) à maintenir ses taux d’intérêt à un niveau élevé, et donc les pays de la zone euro à souffrir d’une hausse de leurs coûts d’emprunt.

Des États comme la France et l’Italie sont déjà très endettés.

Quelques minutes après l’investiture de Donald Trump, Pierre Gramegna a souligné que la hausse des coûts d’emprunt au niveau mondial indiquait que les investisseurs prenaient déjà en compte l’impact économique de la politique « America First » (l’Amérique d’abord).

Devant les journalistes, il a confirmé que le politique que compte mettre en place l’administration Trump pourrait avoir un impact négatif sur la croissance de l’Europe.

Ursula von der Leyen et Donald Trump
Ursula von der Leyen et Donald Trump

De même, les risques inflationnistes renouvelés et l’envolée du déficit budgétaire de Washington risquent de pousser les rendements obligataires — taux d’intérêt rapportés par les obligations — à un niveau plus élevé.

S’exprimant aux côtés de Pierre Gramegna, le président de l’Eurogroupe, Paschal Donohoe, a souligné que les États de l’Union européenne (UE) restaient déterminés à faire preuve de rectitude budgétaire.

Paschal Donohoe a noté que la plupart des États de l’UE ont présenté des plans budgétaires conformes aux règles fiscales de Bruxelles, ce qui constitue « un signal essentiel [montrant] que l’Europe dispose d’un cadre budgétaire crédible à moyen terme ».

Donald Trump s’est engagé lors de son discours d’investiture à « imposer des droits de douane et des taxes aux pays étrangers pour enrichir [les] citoyens » américains, même si, contrairement à ses récentes déclarations, il s’est abstenu de nommer des États en particulier.

Interrogé sur les commentaires du président américain, le commissaire européen à l’Économie, Valdis Dombrovskis, a répondu que l’UE et les États-Unis entretiennent les relations commerciales les plus importantes au monde, et qu’ils « doivent travailler ensemble, en particulier dans ce contexte géopolitique turbulent ».

Il a toutefois prévenu que Bruxelles se tenait « prête » à « défendre les intérêts économiques de l’Europe », notant que, pendant le premier mandat de Donald Trump, la Commission avait imposé des droits de « rééquilibrage » sur les exportations américaines après l’introduction par Washington de droits de douane sur l’acier et l’aluminium européen.

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