La France, toujours championne des dépenses publiques

La France, toujours championne des dépenses publiques

Selon Eurostat, en 2018, l’ensemble des dépenses publiques dans l’Union européenne (UE) représentait 46,7% du produit intérieur brut (PIB). Cette part a régulièrement diminué depuis 2012, lorsqu’elle s’élevait à 49,7% du PIB. La France reste en tête du classement pour les dépenses publiques avec un taux de 56%. Elle devance la Finlande (53,1%) et la Belgique (52%). À l’opposé, les dépenses publiques ne s’élevaient qu’à 25% du PIB en Irlande. En Allemagne, ce taux est de 44%. Le faible montant en Irlande s’explique par la part limitée de la retraite obligatoire. La France, en revanche, se démarque, par un haut niveau de dépenses dans tous les domaines de l’action publique (protection sociale, emploi, logement, etc.).

Les dépenses sociales en nette augmentation

Parmi les dépenses des administrations publiques dans l’Union européenne, la protection sociale (hors santé) est de loin la fonction la plus importante. Elle représente, en moyenne, 19,2% du PIB en 2018. Viennent ensuite, par ordre d’importance, les fonctions « santé » (7,0%), « services généraux des administrations publiques » (6,0%) tels que les affaires étrangères et les opérations concernant la dette publique, «enseignement» (4,6%) et «affaires économiques» (4,4%). Les fonctions « ordre et sécurité publics » (1,7%), « défense » (1,2%), « loisirs, culture et culte » (1,1%), « protection de l’environnement » (0,8%) ainsi que « logements et équipements collectifs » (0,6%) ont un poids moins important.

La « protection sociale » et la « santé » sont les deux seules fonctions au sein des dépenses publiques qui sont en hausse en lien avec le vieillissement de la population.

Pour l’ensemble de l’Union, les dépenses de protection sociale sont passées de 38,7% à 41,2% de l’ensemble des dépenses, alors que les dépenses de santé ont augmenté de 14,3% à 15,0%. À l’inverse, les dépenses publiques pour les « services généraux », par exemple, ont reculé de 15,0% des dépenses totales en 2007 à 12,9% en 2018. Au cours de cette période, les dépenses publiques pour « l’ordre et la sécurité publics » et la « protection de l’environnement » sont restées inchangées.

La France en deuxième position pour la protection sociale

Le ratio des dépenses des administrations publiques en matière de protection sociale varie d’un État membre de l’Union à l’autre, s’échelonnant de moins de 10% du PIB en Irlande (9,0%) à près d’un quart du PIB en Finlande (24,1%) et en France (23,9%). Les écarts sont en grande partie liée au rôle des dépenses publiques consacrées à la retraite. Ce pôle représentait 10,4% du PIB dans l’Union en 2018. Ce taux atteint 13,6% en Finlande, 13,3% du PIB en France et en Italie. À l’inverse, les parts les plus faibles ont été enregistrées en Irlande (3,2%), suivi de Chypre (6,1%), de la Lituanie (6,2%) et des Pays-Bas (6,4%).

La France dans le trio de tête pour les dépenses de santé

Avec des parts d’au moins 8% du PIB en 2018, le Danemark (8,3%), l’Autriche (8,2%) et la France (8,1%) sont les États membres dans lesquels les dépenses publiques consacrées à la santé sont les plus élevées.

L’environnement aux Pays-Bas, l’éducation en Europe du Nord

Les Pays-Bas consacrent 1,4% du PIB à la protection environnement. Ils sont suivis par la Belgique et la Grèce (1,3%). Avec 1%, la France se place au 5e rang. Les pays qui consacrent le plus à l’enseignement public se situent en Europe du Nord. La France se place au 13e rang.

Défense et ordre intérieur, des dépenses en stagnation en Europe

La Lettonie a consacré 2,1% de son PIB à la défense, l’Estonie et la Grèce, 2,0% chacune. La France se place au 5e rang avec un taux de 1,8%. La moyenne communautaire s’élève à 1,2% soit nettement en-deçà de l’objectif des 2% retenus par les dirigeants européens. Les dépenses des administrations publiques consacrées à l’ordre public et à la sécurité les plus élevées ont été observées en Bulgarie (2,5%), en Croatie (2,4%) et en Hongrie (2,3%). La France est dans la moyenne avec un taux de 1,7% du PIB.

Auteur/Autrice

  • Philippe Crevel est un spécialiste des questions macroéconomiques. Fondateur de la société d’études et de stratégies économiques, Lorello Ecodata, il dirige, par ailleurs, le Cercle de l’Epargne qui est un centre d’études et d’information consacré à l’épargne et à la retraite en plus d'être notre spécialiste économie.

    Voir toutes les publications
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire