La France, seule pour le futur avion de combat européen ?

La France, seule pour le futur avion de combat européen ?

Finalement, Paris pourrait construire seule l’avion de combat de nouvelle génération développé dans le cadre du projet de système de combat aérien du futur (SCAF), réalisé en collaboration avec l’Allemagne et l’Espagne, si les désaccords sur la répartition des tâches persistent, a déclaré un responsable du gouvernement français mercredi 24 septembre.

« Si on ne parvient effectivement pas à trouver un accord sur une réorganisation du programme, la France saura faire un avion de chasse seule », a déclaré un responsable français à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat.

Énième rebondissement

Le week-end dernier, le ministère français de la Défense s’est engagé à travailler à une solution « mutuellement acceptable » d’ici la fin de l’année pour résoudre les différends qui menacent le projet de système de combat aérien du futur. Il précisait également que les partenaires restaient « pleinement mobilisés pour préparer la phase 2 » du projet.

La nouvelle déclaration ajoute donc un énième rebondissement à une querelle de longue date autour du projet, dont la pièce maîtresse est la construction d’un avion de combat furtif, mais également le développement de drones autonomes et d’un cloud de combat.

La phase de planification du projet touchant à sa fin, un prototype d’avion devrait voir le jour prochainement. Cependant, le Français Dassault Aviation réclame un rôle plus important dans le processus décisionnel — ce à quoi l’Allemand Airbus s’oppose vivement.

Maquette de l'avion de combat du futur du programme Scaf développé par la France, l'Allemagne et l'Espagne présenté au salon du Bourget près de Paris, le 18 juin 2023 ©JULIEN DE ROSA

Berlin mène la fronde

En raison de ces désaccords persistants, Berlin aurait, selon certaines informations parues dans les médias la semaine dernière, exploré la possibilité de travailler avec d’autres partenaires sur ce projet. Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a toutefois démenti ces affirmations mercredi 24 septembre, affirmant que l’Allemagne n’était pas en pourparlers avec le Royaume-Uni ou la Suède.

En raison de ces rumeurs, le PDG de Dassault, Éric Trappier, déclarait mardi 23 septembre, lors de l’inauguration d’une nouvelle usine Rafale dans le Val-d’Oise : « S’ils veulent le faire seuls, qu’ils le fassent seuls ».

L’Espagne, quant à elle, a officiellement soutenu Berlin, le Premier ministre Pedro Sánchez estimant que l’accord initial de partage des tâches devait être respecté.

Les ministres de la Défense des trois pays doivent se réunir à nouveau en octobre pour tenter de trouver une solution, mais les experts estiment que Paris et Berlin sont condamnés à rester dans ce partenariat difficile.

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