La coalition gouvernementale italienne divisée sur la réforme de la citoyenneté

La coalition gouvernementale italienne divisée sur la réforme de la citoyenneté

Une nouvelle fracture s’est formée au sein du gouvernement italien sur la question controversée et vivement débattue de la réforme de l’octroi de la citoyenneté, la position du parti Forza Italia (Parti populaire européen) se rapprochant davantage de celle de l’opposition que de celle de ses partenaires de coalition, la Lega (Patriotes pour l’Europe) et Fratelli d’Italia(Conservateurs et Réformistes européens).

Mardi 20 août, le général Roberto Vannacci, membre de la Lega et vice-président du groupe nouvellement formé des Patriotes pour l’Europe au Parlement européen, a commenté la question de la réforme de la citoyenneté qui a dominé le débat politique en Italie cet été.

« Comme le dit une blague qui circule en ligne, être né dans une écurie ne fait pas de vous un cheval », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il était « absolument contre le ius scholae et surtout contre le ius soli ».

Le ius soli désigne l’octroi automatique de la citoyenneté aux personnes nées sur le sol italien, tandis que le ius scholae accorderait la citoyenneté aux personnes ayant suivi au moins cinq années d’enseignement dans le système scolaire italien.

Deux propositions de loi visant à accorder ces droits sont débattues depuis de nombreuses années en Italie, mais aucune des deux n’a jusqu’à présent mené à une réforme concrète.

Le ius scholae fait l’objet d’un nouveau débat dans le pays suite à une récente controverse déclenchée par le parti d’extrême droite Lega, qui a mis en ligne une image photoshopée montrant les visages de Antonio Tajani (Forza Italia), son partenaire au gouvernement et vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, et de la cheffe de l’opposition Elly Schlein (Partito Democratico, Socialistes et Démocrates européens), avec la légende suivante : « Le Partito Democratico fait revivre le ius soliForza Italia ouvre une brèche dans la droite ».

Forza Italia a rapidement condamné ce post en qualifiant de tels messages de « déplaisants ». « Notre stratégie est de cibler nos adversaires, pas nos alliés. »

La coalition au gouvernement en Italie est divisée sur la question de l’ocroi de citoyenneté italienne. [EPA-EFE/RICCARDO ANTIMIANI]

Antonio Tajani a ensuite clarifié la position de son parti.

« Le ius scholae est la reconnaissance d’une réalité changeante. Il n’est pas à l’ordre du jour du gouvernement et il n’y a rien de mal à ce que les partis alliés aient des points de vue différents. Si nous étions tous d’accord sur tout, nous serions un parti unique », a-t-il déclaré.

Fratelli d’Italia, le parti de la Première ministre Giorgia Meloni, n’a pas encore officiellement commenté la situation.

Cependant, Tommaso Foti, chef de file du parti à la Chambre des députés, a publié une déclaration largement considérée comme une mise en garde adressée à Forza Italia.

« On s’attendait à ce que l’opposition tente de diviser la majorité, mais c’est à la majorité de ne pas se laisser influencer. Nous devons mettre en œuvre le programme approuvé par les électeurs, en évitant de nous diviser sur des questions que la gauche considère aujourd’hui comme fondamentales, bien qu’elle les ait ignorées lorsqu’elle était au pouvoir », a-t-il indiqué.

Oui au ius scholae ?

Alors que la Lega s’est toujours opposée au ius scholae, Giorgia Meloni avait exprimé son soutien à cette idée en 2014.

Dans un tweet publié cette année-là, elle affirmait : « Non au ius soli automatique. Oui au ius culturae pour ceux qui s’identifient fièrement à la culture italienne après avoir terminé l’enseignement obligatoire ».

De son côté, l’opposition de centre gauche reste unie sur la question. Carlo Calenda, du parti social-libéral Azione, a même félicité Forza Italia pour sa position.

S’il est difficile pour l’opposition de trouver un consensus sur le ius soli, qui est particulièrement favorisé par le Partito democratico, il y a un large consensus sur l’octroi de la citoyenneté à ceux qui ont terminé au moins un cycle d’éducation dans le système scolaire italien.

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