La Bulgarie et la Roumanie, qui avaient partiellement intégré l’espace Schengen plus tôt cette année, ont reçu le feu vert pour rejoindre entièrement l’espace de libre circulation européen, a annoncé vendredi 22 novembre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Les deux pays avaient intégré, en mars 2024, l’espace Schengen au niveau maritime et aérien. Les contrôles terrestres avaient pour leur part été maintenus en raison du veto de l’Autriche, qui estimait que l’immigration clandestine était encore trop importante et qu’ils devaient faire davantage pour l’empêcher.
Ce vendredi 22 novembre à Budapest, sous l’égide de la présidence hongroise du Conseil de l’UE, les ministres de l’Intérieur de la Bulgarie, de la Roumanie et de l’Autriche ont signé une déclaration sur l’adhésion totale de Bucarest et de Sofia à cet espace qui réunit 29 pays.
« La Bulgarie et la Roumanie appartiennent pleinement à l’espace Schengen. La levée des contrôles aux frontières terrestres est le dernier obstacle. Je me réjouis des résultats positifs des discussions informelles qui ont eu lieu aujourd’hui à Budapest », a indiqué Ursula von der Leyen sur X.
La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, était présente lors des discussions de vendredi. Elle s’est réjouie de cette signature et a affirmé espérer une levée des contrôles aux frontières terrestres « à partir du 1er janvier ».
La décision finale doit être prise lors du Conseil « Justice et affaires intérieures » du 11 décembre, au cours duquel la Roumanie et la Bulgarie seront officiellement invitées à rejoindre entièrement l’espace Schengen.
L’importance des frontières terrestres
Selon l’Union roumaine des transporteurs routiers, les chauffeurs attendent généralement entre 8 et 16 heures à la frontière hongroise, et entre 20 et 30 heures à la frontière bulgare, voire jusqu’à trois jours aux périodes de pointe.
En Bulgarie, les transporteurs font la queue aux frontières avec la Grèce et la Roumanie, ce qui entraîne des problèmes environnementaux.
Sur le plan financier, la Roumanie estime que ne pas être membre à part entière de l’espace Schengen lui fait perdre 10 milliards d’euros par an. La Bulgarie, trois fois moins peuplée, estime pour sa part que son économie a perdu un milliard d’euros l’année dernière.
Cette annonce pourrait jouer en faveur du Premier ministre roumain Marcel Ciolacu, candidat à l’élection présidentielle du dimanche 24 novembre. Son principal adversaire, le populiste d’extrême droite George Simion, rêve de restaurer les frontières de la Roumanie datant d’avant la Seconde Guerre mondiale.
Les adhésions complètes de la Bulgarie et la Roumanie signifient également que la Grèce sera enfin reliée par voie terrestre au reste de l’espace Schengen.
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