La Belgique s’apprête à réintroduire cet été des contrôles à ses frontières avec les pays voisins, infligeant un nouveau revers au principe de libre circulation dans l’espace Schengen — quelques jours seulement après les célébrations marquant le 40ᵉ anniversaire de l’accord.
La ministre belge à l’Asile et la Migration, Anneleen Van Bossuyt (Nouvelle Alliance flamande, NV-A/Conservateurs et Réformistes européens/CRE), a annoncé cette mesure jeudi 19 juin, la présentant comme une réponse ferme à « l’immigration illégale » et au « shopping de l’asile ».
« Nous ne tolérerons plus que la Belgique soit un aimant pour ceux qui sont rejetés ailleurs », a écrit la ministre sur X.
Généralisation du contrôle aux frontières…
Les contrôles ciblés toucheront les principaux axes routiers, les aires de repos sur les autoroutes, les lignes de bus internationales, certains trains (notamment à la gare de Bruxelles-midi), ainsi que les vols en provenance de pays de l’espace Schengen comme la Grèce ou l’Italie.
Cette mesure place la Belgique parmi les onze pays de l’espace Schengen, dont la France, l’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas, qui ont rétabli les contrôles aux frontières.
…. 40 ans après Schengen
Une décision qui contraste fortement avec l’ambiance des festivités de la semaine dernière : réunis sur le bateau même où fut signé l’accord en 1985, les ministres européens célébraient les 40 ans de Schengen. « Peut-être le pire moment pour l’espace de libre circulation », confiait alors un diplomate européen.
Conçu pour permettre à quelque 450 millions de citoyens de circuler librement en Europe, l’espace Schengen continue néanmoins de s’élargir : en décembre dernier, les ministres de l’UE ont donné leur feu vert à l’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie, portant à 29 le nombre de pays membres. Cette décision s’inscrit dans une dynamique générale au plat pays dont les Français sont désormais aussi victimes.