Invitée de Radio Classique lundi 1er septembre, Christine Lagarde a expliqué que les tentatives de Donald Trump de resserrer son emprise sur la politique monétaire américaine menacent gravement l’économie américaine et mondiale. Elle a aussi commenté les soubresauts que connaît la politique française. On fait le point pour les expatriés français.
Inquiétudes après le renvoi de Lisa Cook
Ses commentaires interviennent après le limogeage par le président américain de la gouverneure de la Réserve fédérale américaine, Lisa Cook, la semaine dernière. Cette décision a alarmé les économistes qui ont averti des effets sur l’indépendance de la banque centrale la plus importante au monde.
« S’il [Donald Trump] devait réussir, ce serait un danger très grave » – Christine Lagarde – La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) sur les ondes de Radio Classique.
Lisa Cook, une proche alliée du président de la Fed, Jerome Powell, a refusé de démissionner. Jerome Powell s’est attiré à plusieurs reprises les foudres de Donald Trump pour avoir refusé de réduire les taux d’intérêt afin de stimuler l’économie américaine.
« S’il [Donald Trump] devait réussir, ce serait un danger très grave »
Christine Lagarde – La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) sur les ondes de Radio Classique.
Lisa Cook, une proche alliée du président de la Fed, Jerome Powell, a refusé de démissionner. Jerome Powell s’est attiré à plusieurs reprises les foudres de Donald Trump pour avoir refusé de réduire les taux d’intérêt afin de stimuler l’économie américaine.
Toutefois, la Fed devrait réduire rapidement ses taux d’intérêt au cours de l’année prochaine, car les craintes d’une faible croissance ont commencé à l’emporter sur celles que les droits de douane de Donald Trump puissent déclencher une résurgence de l’inflation aux États-Unis.
« La barre pour faire dérailler une baisse des taux de la Fed le 17 septembre semble élevée », ont estimé lundi les analystes de Deutsche Bank, ajoutant que les investisseurs évaluent actuellement à 140 points de base (1,4 point de pourcentage) les baisses de taux d’ici la fin de 2026.
« Il s’agit d’une quantité d’assouplissement qui, depuis les années 1980, ne s’est produite qu’au moment des récessions »
La Deutsche Bank dans un communiqué.
La BCE garde son cap
En revanche, la BCE devrait maintenir son taux d’intérêt directeur à 2 % lors de sa réunion de la semaine prochaine, ce qui est nettement inférieur au taux directeur actuel de la Fed, qui se situe entre 4,25 et 4,5 %.
Christine Lagarde s’est dite « préoccupée » par l’impact des troubles politiques en France sur l’économie de la zone euro, le premier ministre François Bayrou étant sur un siège éjectable devant perdre avant le vote de confiance le 8 septembre. Son plan pour réduire les déficits rencontre une opposition unanime de la classe politique.
Le choix inattendu de la part de François Bayrou, la semaine dernière, d’organiser ce vote a fait plonger les actions et les obligations françaises, l’écart entre les coûts d’emprunt français et italiens se réduisant pour atteindre son niveau le plus bas depuis des décennies. L’Italie est pourtant traditionnellement considérée comme beaucoup plus risquée que la France par les investisseurs.
Christine Lagarde a toutefois minimisé les craintes qu’un effondrement du gouvernement français, qui serait le troisième en un an, ne déclenche une nouvelle crise de la zone euro comme au cours de la dernière décennie.
« Je pense que le système bancaire français est en meilleure forme que lors de la dernière grande crise financière, qu’il est bien structuré, bien supervisé et qu’il compte des acteurs responsables ».
Christine Lagarde – La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) sur les ondes de Radio Classique.