La Journée mondiale des guides touristiques a été instaurée pour la première fois en 1990 par la Fédération mondiale des associations de guides touristiques (WFTGA). L’établissement de cette journée spéciale, célébrée chaque année le 21 février, a pour objectif de valoriser le rôle essentiel des guides dans l’enrichissement de l’expérience touristique. Ces professionnels aguerris sont les ambassadeurs de la culture et de l’héritage des destinations qu’ils représentent.
Et parmi eux on retrouve de nombreux Français qui ont posé leur valise dans un pays et qui se sont improvisés guide au fil des années mais aussi des diplômés qui viennent vivre leur passion et qui financent études, vie quotidienne ou projets en étant guide pour francophones. Mais à l’heure d’internet, la concurrence des guides virtuels fait planer l’incertitude sur leur revenu sans oublier la dégradation des relations internationales qui s’accompagne, comme souvent, d’une baisse du tourisme transcontinental.
Le rôle des guides touristiques
Les guides touristiques jouent un rôle crucial dans le secteur du tourisme. Ils fournissent non seulement des informations factuelles sur les sites et monuments mais contribuent également à créer une expérience immersive pour les visiteurs. Le guide touristique est un pont culturel, décodant les langues, les traditions et les coutumes, permettant aux voyageurs de comprendre en profondeur le lieu exploré.
- Transmission du savoir: Ils partagent des connaissances et des anecdotes, rendant chaque visite unique.
- Personnalisation de l’expérience: Les guides adaptent souvent leurs circuits en fonction des centres d’intérêt des touristes.
- Assistance et sécurité: En plus d’informer, ils assurent la sécurité et le confort des groupes qu’ils accompagnent.
- Promotion du tourisme durable: Les guides sensibilisent à la conservation des sites et à l’impact environnemental du tourisme
Qui sont les guides touristiques ?
Le guide culturel, tel que nous le connaissons, fait son apparition à la fin du XIXe siècle, sur les grands sites touristiques ou dans les expositions universelles. Mais depuis quelques années, il y a aussi les « Greeters », pas des pros, juste des amoureux de leur lieu de vie qui en partagent les secrets avec les visiteurs.
Mais cette nouvelle concurrence a aussi ses travers. Au-delà de la forme, c’est aussi le fond qui pose problème. En effet, de savants amateurs, retraités, étudiants, chômeurs ou même, donc, des expatriés tombés amoureux du pays peuvent ainsi arrondir leurs fins de mois en faisant découvrir la ville sans posséder les diplômes ou les bagages requis. Et en proposant, parfois en toute illégalité, des visites de musées et de monuments historiques pourtant réservés aux guides conférenciers.
Il est donc important si vous avez fait le choix de ce métier de vous mettre en conformité avec les obligations locales afin d’éviter un phénomène de rejets et parfois même des violences.
Quand l’intelligence artificielle se transforme en guide
Autre concurrence, nouvelle et en pleine explosion, celle des IA. En effet, l’année 2024 a été marqué par le débarquement des Intelligences artificielles dans les musées et dans les smartphones.
Ainsi, le Zwin Parc Nature à Knokke-Heist a lancé une innovation surprenante: une cigogne qui parle. L’oiseau interroge les visiteurs pour recueillir leurs avis après leur visite au musée. Ce projet est le fruit d’une collaboration entre l’entreprise provinciale Westtoer et les experts en IA de Lean Mean Learning Machine, une entreprise établie à Gand. Ces derniers n’en sont pas à leur coup d’essai, vu qu’ils avaient donné la parole à des œuvres au Musée des Beaux-Arts de Gand.
Au British Museum, l’IA s’allie à la réalité augmentée (RA). Grâce à l’application RA du musée, les visiteurs peuvent, via leurs appareils, voir une couche virtuelle superposée à la réelle, replaçant des objets historiques dans leur contexte d’origine, par exemple.
Au Young Museum de San Francisco, en partenariat avec Snap Inc, l’entreprise qui a fondé Snapchat, les visiteurs pouvaient essayer virtuellement des robes du soir d’Yves Saint Laurent ou de Valentino. Bien que la RA ne soit pas de l’IA à proprement parler, l’intelligence artificielle peut enrichir l’expérience de RA, notamment grâce à la reconnaissance d’images ou la personnalisation.
L’IA rend les visites de musées interactives grâce à des chatbots qui guident le visiteur tout au long de son parcours. La start-up française AskMona, fondée par Marion Carré, spécialisée dans l’IA appliquée aux musées, a notamment collaboré avec des institutions comme le Louvre, la Fondation Louis Vuitton et le Centre Pompidou. Les chatbots d’AskMona connaissent les collections des musées sur le bout des doigts et tiennent compte des visites précédentes, de la position dans le musée ainsi que des préférences personnelles du visiteur. Mieux encore, grâce aux « smart magnets », on peut même dialoguer avec des artistes tels que Vincent van Gogh.
D’ici quelques mois, elles pourront « augmenter la réalité » en accompagnant via un smartphone, les voyageurs dans les villes, en permanence et à faible couts.
Auteur/Autrice
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Chantal Julia est maitre de conférence en Suisse. Après plusieurs années à l'Université de Lettre Paris 1, Chantal a suivi son compagnon à Lausanne où elle enseigne toujours la littérature française. Elle écrit pour différents magazines universitaires et Lesfrancais.press
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