ROME – Avec sa « forte intolérance à la critique des médias » et ses réformes judiciaires qui ont « profondément sapé » l’État de droit, l’Italie est un exemple clair de la « récession démocratique » croissante en Europe, selon un rapport de l’organisation de défense des droits Civil Liberties Union for Europe (Liberties).
Le rapport publié désigne l’Italie comme l’un des cinq « démanteleurs » de l’UE — aux côtés de la Bulgarie, de la Croatie, de la Roumanie et de la Slovaquie — qui « sapent intentionnellement l’État de droit dans presque tous ses aspects ». Il avertit que « sans une action décisive, l’UE risque une nouvelle érosion démocratique ».
En Italie, les chercheurs ont pointé du doigt les projets de propositions du gouvernement de la Première ministre Giorgia Meloni qui accorderaient au ministère de la Justice des « pouvoirs illimités » sur les procureurs, augmentant ainsi le contrôle politique sur le pouvoir judiciaire. Les experts du rapport ont suggéré au gouvernement d’éviter toute forme d’ingérence dans les décisions des magistrats ou d’attaque contre les juges.
Le document met également en exergue « des niveaux d’ingérence sans précédent » dans les médias de service public, citant l’annulation du discours antifasciste de l’écrivain Antonio Scurati et la mesure disciplinaire prise à l’encontre de l’animatrice Serena Bortone.
Selon le rapport, le gouvernement devrait aussi s’efforcer d’empêcher une concentration excessive des médias et dépénaliser totalement la diffamation afin de se conformer à ses obligations internationales en matière de droits de l’homme.
Fratelli d’Italia, le parti de Giorgia Meloni, a vivement réagi, en s’en prenant à l’ONG à l’origine du rapport. Dans un message publié sur X, le mouvement écrit : « L’Italie est censée faire partie des pays qui sapent la démocratie en Europe. » La source ? Civil Liberties Union for Europe (Liberties), une ONG financée par George Soros. Aucune autre explication n’est nécessaire. »
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