Alors que le monde est ébranlé par les répercutions de l’attaque terroriste du Hamas contre Israël du 07 octobre dernier et par les conséquences de la contre-offensive israélienne, nous avons voulu connaître l’opinion des Français de l’étranger. Pour cela, nous avons mis en ligne une consultation en libre accès du dimanche 29 octobre au samedi 04 novembre. Composée de 7 questions, vous avez été plus de 10 000 à y répondre. Et chaque participant y a consacré en moyenne 7 minutes, un record dans nos consultations, preuve que chaque expatrié a bien conscience des enjeux planétaires de ce conflit israélo-palestinien.
Le Hamas : un groupe terroriste
Notre première question était : Pour vous, le Hamas est-il un groupe terroriste ? Sans ambiguïté, vous avez, globalement, répondu oui. Pour être précis seuls 11,1 % des participants considèrent que le groupe islamique n’est pas une entité relevant du terrorisme. Une proportion légèrement inférieure à l’opinion présente dans l’hexagone.
Une riposte soutenue
Notre deuxième question interrogeait les Français de l’étranger ayant participé à la consultation sur la légitimité de la riposte israélienne. Là encore, une large majorité (66,4%) soutien l’Etat hébreux. Pour autant, la division commence à pointer le bout de son nez, puisqu’un gros tiers considère que l’action militaire israélienne n’est pas justifiée.
Manifester pour les Palestiniens
Dans notre troisième question, on s’interrogeait sur la décision du gouvernement français de limiter les manifestations de soutien aux mouvements palestiniens. Pour 58,24% des expatriés qui ont répondu à la question, la décision est « normale », pour autant ce n’est pas un blanc-seing. Car près de la moitié de ceux qui sont d’accord avec cette décision s’inquiète pour le respect global de la liberté de manifester. Enfin, plus d’un quart ne sont pas d’accord idéologiquement avec la décision de l’Exécutif tout en comprenant les risques en termes de paix publique de telles manifestations.
La concorde en danger ?
Car comme pour les Français de métropole, les Français de l’étranger sont inquiets quant aux conséquences de ce conflit sur le « vivre ensemble » en France. Ainsi, 60,8% des expatriés pensent qu’il y a un vrai risque d’embrasement. Soit 20 points de moins que les Français résidents dans l’hexagone. A l’autre bout de l’échelle, pour 12,62% des consultés, le pays ne devrait pas traverser de tensions particulières. Les chiffres des actes racistes et antisémites dévoilés ces derniers jours leur donnent déjà tord.
La France insoumise et Mélenchon ne sont pas suivis
En France, c’est la prise de position de Jean-Luc Melenchon, le fondateur et leader de la France insoumise, qui a défrayé les chroniques. Beaucoup de Français se déclarant choqué par le refus du tribun de l’extrême gauche de qualifier le Hamas de groupe terroriste. Un sentiment présent aussi chez les expatriés, puisqu’ils sont plus de 55% à se déclarer, eux aussi, choqués par les propos de Jean-Luc Melenchon. Pour autant, ils sont plus de 30% à soutenir la démarche de la France insoumise.
La Paix
Enfin, on a conclu notre consultation en interrogeant les Français de l’étranger sur la proposition d’Emmanuel Macron de relancer le processus de paix autour de la constitution de 2 Etats. Pour 80% des répondants c’est évidemment le chemin à prendre, mais près d’un tiers doute que cela soit réellement possible. Et comme ailleurs, il y a aussi des gens aux idées arrêtées chez les expatriés puisqu’ils sont 13,42% à espérer la constitution d’un Etat unique qu’il soit israélien (12%) ou palestinien (1,42%).
Un conflit mal connu
Enfin, comme toujours, nous avons invité les participants à nous laisser leur commentaire. Si tous les avis peuvent s’exprimer, on s’étonne de la mauvaise connaissance des évènements qui ont conduit à cette situation au cours de la période 1948-2023.
En effet, certains se demandent pourquoi deux Etats n’avaient pas été mis en place en 1948 !! Et pourtant, c’était bien le cas, c’est l’invasion des pays arabes, voisins d’Israël, qui a conduit à la disparition de l’Etat palestinien. Et les exemples sont nombreux.
Malgré la médiatisation, ce conflit, qui est très complexe et fait intervenir de nombreuses puissances extérieures, est encore mal compris. Ceci expliquant peut-être que les populations, externes au conflit, se réfugient dans l’émotion plutôt que déployer un raisonnement.
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