Le Royaume-Uni et l’Union européenne, après des mois d’impasse, se sont accordés lundi sur des progrès concrets dans leur désaccord concernant le statut post-Brexit de l’Irlande du Nord, y voyant une étape « critique » pour régler ce contentieux qui empoisonne leurs relations.
Au moment de la sortie de l’Union européenne, le gouvernement britannique et Bruxelles avaient mis au point des dispositions douanières particulières pour la province britannique. Ces dernières, prévues par le protocole nord-irlandais, ont provoqué une paralysie politique dans ce territoire et Londres veut désormais le revoir en profondeur, alors que Bruxelles n’accepte que des aménagements pratiques.
Après un entretien à Londres, le chef de la diplomatie britannique James Cleverly et le vice-président de la Commission Maros Sefcovic ont annoncé dans un communiqué « un accord concernant la manière d’avancer sur la question spécifique de l’accès de l’UE aux systèmes technologiques britanniques ».
Dans un communiqué signalant un changement de ton après des mois de dialogue de sourds et une volonté d’avancée sur des sujets techniques séparément, ils ont qualifié cette avancée de « prérequis critique pour construire la confiance et fournir des assurances » et de « nouvelle base pour des discussions ».
Ils ont précisé que leurs équipes allaient maintenant travailler « rapidement pour définir des solutions potentielles dans différents domaines », et qu’ils feraient le point le 16 janvier.
L’accord de paix de 1998
L’Irlande du Nord possède la seule frontière terrestre du Royaume-Uni avec l’UE, mais celle-ci doit rester ouverte en vertu de l’accord de paix de 1998 qui a mis fin à trois décennies de violences (3 500 morts).
Le protocole maintient ainsi l’Irlande du Nord au sein du marché unique européen mais crée de fait une frontière douanière avec l’île de Grande-Bretagne, inacceptable pour les unionistes nord-irlandais, qui voient dans ce dispositif une menace sur la place de la province au sein du Royaume-Uni.
Ces derniers bloquent ainsi depuis près d’un an la formation de tout gouvernement local, en période de grave crise du coût de la vie au Royaume-Uni.
Face à cette paralysie, Londres avait présenté un projet de loi pour refondre le protocole, au risque d’une guerre commerciale avec l’UE qui voit d’un mauvais œil une remise en cause unilatérale d’un traité international.
Alors que Londres et Bruxelles semblent se débloquer, le gouvernement britannique réunit mercredi les partis politiques nord-irlandais et menace de convoquer des élections locales anticipées.
Autre signe de détente sur ce dossier épineux, le nouveau Premier ministre irlandais Leo Varadkar a assuré pendant les fêtes être prêt à des « compromis ».
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