25 ans après la signature de l’accord du Vendredi saint, qu’en reste-t-il ? Est-ce que le Brexit a laissé des traces en Irlande du nord ? Réponses avec Christophe Gillissen, professeur d’études irlandaises à l’université de Caen.
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Après 3 décennies de violences
L’Irlande du Nord marque lundi dans la sobriété le 25e anniversaire de l’accord de paix du Vendredi saint, qui a mis fin à trois décennies de violences, et s’apprête à recevoir le président américain Joe Biden qui fait le déplacement pour l’occasion.
Le 10 avril 1998, le jour du Vendredi saint précédant Pâques chez les chrétiens, les républicains favorables à une réunification avec l’Irlande et les unionistes attachés au maintien au sein du Royaume-Uni décrochaient un accord de paix inespéré après d’intenses négociations impliquant Londres, Dublin et Washington.
L’accord mit fin à trois décennies de violences qui ont fait 3500 morts, entre unionistes, surtout protestants, et républicains en majorité catholiques, avec l’implication de l’armée britannique. Un quart de siècle plus tard, l’heure n’est pas à la fête, entre blocage politique et inquiétudes sécuritaires.
Aucun événement majeur n’est prévu lundi mais de nombreuses personnalités politiques sont attendues dans la semaine, au premier rang desquelles le président américain Joe Biden, qui a des origines irlandaises et qui arrive mardi soir à Belfast, où il sera accueilli sur le tarmac par le Premier ministre britannique Rishi Sunak.
« Nous nous souvenons aujourd’hui du début d’un nouveau chapitre pour l’histoire du peuple nord-irlandais »
Communiqué du Prémier Ministre Rishi Sunak, qui n’avait que 17 ans au moment de la signature de l’accord.
Une majorité de catholiques irlandais
C’est une petite révolution. Pour la première fois, les catholiques sont sortis majoritaires du dernier recensement en Irlande du Nord , meurtrie par des décennies de violences intercommunautaires. Cette province britannique a vu le jour il y a 101 ans avec un découpage géographique y assurant une majorité protestante et ainsi le pouvoir aux unionistes, partisans du rattachement avec le Royaume-Uni. Dans le reste de l’île, aujourd’hui la République d’Irlande, les catholiques sont majoritaires.
Selon les résultats publiés en septembre 2022 par l’Agence de statistiques et de recherches d’Irlande du Nord (Nisra), 42,3 % de la population nord-irlandaise s’identifie comme catholique, contre 37,3 % comme protestante ou d’autres religions chrétiennes. Plus largement, 45,7 % des Nord-Irlandais se disent catholiques ou élevés dans la religion catholique, quand 43,5 % se disent protestants ou élevés dans cette religion. Le nombre de personnes ne revendiquant aucune appartenance religieuse personnelle ou dans leur éducation a quant à lui bondi à 9,3 %.
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