Investissements en Europe : La France plus attractive que l'Allemagne

Investissements en Europe : La France plus attractive que l'Allemagne

L’attractivité de l’Hexagone, la bonne valeur du baromètre annuel EY de l’attractivité qui vient d’être publié. Notre pays dépasse l’Allemagne.

Alors qu’en Europe, la baisse des investissements des pays hors UE chute, la France résiste et on passe, ainsi, devant les Allemands en termes d’attractivité. D’après le dernier baromètre annuel EY, on a accueilli 1 027 projets d’investissements étrangers en 2018, soit 1% de plus sur 12 mois. Toutefois, le pays devra rester vigilant et ne pas s’endormir sur ses lauriers. Quelles sont les raisons qui poussent le monde à investir en France  ? Comment expliquer ces résultats ?

« Un double mouvement »

Les investissements étrangers ont reculé en Europe l’an passé pour la première fois depuis 2012. La chute atteint 4 % et touche particulièrement le Royaume-Uni et l’Allemagne, les deux grands concurrents de la France.

« Dans un contexte marqué par une baisse des investissements étrangers en Europe, la France est le seul des grands pays européens qui continue de progresser », se félicite le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, mettant en avant « le fruit des réformes engagées » depuis deux ans.

Christophe Lecourtier, directeur général de  Business France, l’agence chargée de l’internationalisation de l’économie française , indique à nos confrère de l’Echo : « les chiffres traduisent un double mouvement.  Depuis 2017, la France a marqué des points auprès des investisseurs internationaux en réformant le Code du travail et la fiscalité. Et en même temps, le Royaume-Uni a vu son attractivité décroître avec la perspective du Brexit tandis que l’Allemagne a vu la sienne se réduire notamment en raison des difficultés de recrutement ». D’ailleurs, « depuis deux ans, les Allemands sont les premiers investisseurs industriels en France en termes de créations d’emplois, notamment dans les Hauts-de-France et le Grand Est », note Christophe Lecourtier.

« l’image de notre pays est revenue à la normale après l’enthousiasme qui avait suivi l’élection d’Emmanuel Macron à la tête du pays. Et les perspectives d’implantations nouvelles reviennent à leur niveau d’avant 2017 »

L’effet « Macron » est passé

C’est l’autre point de satisfaction, la France reste le premier pays européen d’accueil des investissements étrangers dans l’industrie. Mieux, l’Hexagone pointe en première position des destinations pour les centres de recherche et développement sur le Vieux Continent avec 144 projets recensés l’an passé.

« La France a pourtant dû faire face à deux types de chocs l’an passé. Les premiers sont externes : les atermoiements du Brexit et le ralentissement de la croissance. Le second est plus interne : il s’agit des difficultés à faire passer les réformes », remarque Marc Lhermitte, associé chez EY en charge des questions d’attractivité.

Toutefois, « l’image de notre pays est revenue à la normale après l’enthousiasme qui avait suivi l’élection d’Emmanuel Macron à la tête du pays. Et les perspectives d’implantations nouvelles reviennent à leur niveau d’avant 2017 », remarque le consultant.

Ainsi, si l’an passé, l’effet Macron jouait à plein – 55 % des dirigeants internationaux interrogés par EY jugeaient que l’attractivité de la France s’améliorerait dans les trois ans -, cette année, ils ne sont plus que 30 % à le penser. Et, comme les projets d’investissement mettent souvent plusieurs années avant de devenir réalité, la révolte des ronds-points, intervenue tard dans l’année 2018, pourrait avoir des répercussions en 2019. D’autant que « les incertitudes sont aujourd’hui importantes, qu’il s’agisse de la mise en place d’une taxe sur les Gafa, le visage de la prochaine Commission européenne, le ralentissement économique et notamment dans l’automobile… Tout cela pourrait avoir un impact sur les investissements étrangers en France », reconnaît Marc Lhermitte.

Poursuite des réformes

Pour contrer les vents mauvais, les investisseurs étrangers appellent à continuer les réformes, notamment dans la formation et l’éducation mais aussi la réduction du coût du travail et plus généralement de la fiscalité. « Nos deux grands concurrents, le Royaume-Uni et l’Allemagne, sont aujourd’hui affaiblis sur le plan économique. C’est donc maintenant qu’il faut tirer parti de nos avantages, explique Marc Lhermitte à l’AFP. Pendant dix ans, la France a perdu beaucoup de terrain sur les sièges européens et dans le digital face à Londres, où se sont implantées la plupart des success-stories américaines. Il faut que l’Hexagone capte les nouvelles licornes américaines dans les prochaines années. »

 

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