Interview de la députée LREM Samantha Cazebonne, en déplacement au Portugal

Interview de la députée LREM Samantha Cazebonne, en déplacement au Portugal

Ancienne proviseure du lycée français de Palma de Majorque, où elle vit toujours avec sa famille, Samantha Cazebonne a été élue en juin 2017 députée La République en marche de la cinquième circonscription des Français de l’étranger, qui comprend l’Espagne, Monaco, Andorre et donc le Portugal, où elle se trouve actuellement. L’occasion pour nos partenaires de la French Radio de la rencontrer à Lisbonne et d’abord avec elle différents sujets : l’enseignement des Français à l’étranger (Samantha Cazebonne a remis un rapport sur le sujet au gouvernement en mars dernier), mais aussi la réforme de la fiscalité des Français de l’étranger, les élections consulaires de mai 2020 et la possibilité d’ouvrir un jour un consulat français de plein exercice à Porto.

Bonjour Mme Cazebonne, nous vous recevons pour les 70 ans de l’Assemblée des Français de l’étranger dont la session plénière ouvre aujourd’hui, vous connaissez bien cette institution puisque vous êtes députée LREM de la Vème circonscription des Français de l’étranger. Vous qui avez travaillé dans l’éducation nationale, j’imagine que vous avez suivi les récentes annonces de Jean-Yves Le Drian pour renforcer l’enseignement français à l’étranger, en l’occurrence 25 millions d’Euros supplémentaires dès 2020 et 1000 professeurs de plus. Etes-vous satisfaite de ces annonces et sur combien de temps vont-elles être mises en place ?

Merci de m’accueillir et de me donner la parole, je suis partie prenante dans ces mesures qui ont été évoquées par le Ministre Le Drian, certaines s’inspirent de mon rapport. Je suis favorable à ces mesures, vous parlez des postes, oui c’est une demande que nous avons formulé car le rapport est aussi un ensemble de recommandations auprès d’un certain nombre de personnes interrogées dans le monde à travers notre réseau d’enseignement français à l’étranger.

Je suis d’autant plus fière que nous ayant été entendus mais au-delà, 1000 postes de détachés est un véritable effort de l’éducation nationale, gage de qualité.

Quand vont-ils intégrer les lycées français ?

Les 1000 ne seront pas mis à disposition demain, un très grand nombre sont des détachés directs, l’établissement demande un professeur certifié qui a obtenu le concours et à partir de là il le recrute, cela se fera au fil du développement ou pour aussi ceux qui augmentent leurs effectifs, le tout sur les années et au rythme du développement.

Une tribune au Portugal, signée par des professeurs des Lycées de Lisbonne et de Porto indique « la langue française est de retour ». C’est aussi votre combat et vous avez remis un rapport à cet égard au gouvernement. Y-a-t-il une demande particulière au Portugal concernant les élèves qui souhaitent poursuivre leur cursus en français ?

Le lycée français de Lisbonne

Nous avons abordé ce sujet avec Mme l’ambassadrice, je suis très attachée à l’enseignement du français dans le monde et notamment au Portugal avec la prise en compte aussi du portugais dans le baccalauréat et nous devons réciproquement développer notre coopération linguistique. Notre attaché de coopération travaille à animer cet enseignement du français pour que nos concitoyens puissent aussi avoir d’avantage accès à l’enseignement dans le public, tout comme la coopération entre les enseignants. Tout ceci est en chantier, je l’encourage et j’y coopère à mon niveau. Tout le monde n’a pas les moyens ou la place pour scolariser ses enfants au lycée français.

Autre question, la fiscalité des Français de l’étranger, dans le cadre de la loi de finances 2019-2020, l’alignement de la fiscalité des Français de l’étranger avec ceux qui vivent en France se met en place, ils ont l’impression que l’égalité face au barème a été rétablie immédiatement, mais pas celle face aux réductions de charges. Cela suscite des inquiétudes, que proposez-vous pour y répondre ? Un moratoire, ou des amendements ?

Cela reste, je ne le cache pas, une faiblesse, nous devons y remédier énergiquement et nous travaillons dessus avec mes collègues de la majorité suite au rapport d’Anne Genetet, il faut aujourd’hui des décotes et une prise en compte des charges, nous ne nous arrêtons pas là. Plusieurs avancées comme les pensions alimentaires, aussi la victoire concernant la CSG et y travaillons hors UE. Nous sommes sensibles aux demandes et je déposerai des amendements dans ce sens et aussi sur l’application plus rigoureuse du taux moyen auquel nos citoyens ne sont pas forcément informés.

Un mot sur les élections consulaires, elles auront lieu en mai 2020, quelles sont les ambitions de LREM au Portugal ou le RN et LR ont obtenus de beaux scores ? Qui sera la tête de liste ?

Les Elus de l’AFE avec le Président de la République

Avoir des élus locaux est indispensable pour LREM, nous avons des marcheurs dynamiques mais ce ne sont pas des représentants institutionnels. Nous en avons besoin car c’est un travail à différents niveaux que nous menons.

Je rends toujours hommage au travail et notamment celui des conseillers consulaires, notamment aussi de l’AFE. Nous avons besoin au sein de LREM de ce maillon. Nous avons des ambitions, allons nous investir, maintenant je souhaite que cela se passe dans un esprit apaisé qui montre que chacun est respectueux de l’autre. C’est un travail à temps plein, tout cela doit se faire avec une prise de conscience que nous avons besoin pour être cohérents d’un nombre conséquent de conseillers consulaires tout en travaillant avec ceux d’autres bords politiques.

La répartition des Français au Portugal est aujourd’hui mieux équilibrée avec Porto et pourtant toujours pas, là-bas, de consulat de plein exercice. Quelle solution peut on espérer ?

Florence Mangin, ambassadrice de France au Portugal

Nous sommes modérément optimistes sur la possibilité, que nous allons pousser, à sensibiliser sur ce problème. Il faut aussi comprendre qu’une section consulaire sont des moyens humains. Allez-vous inscrire. Si nous n’avons pas les chiffres démontrant que vous êtes nombreux, nous ne pouvons pas défendre l’idée d’ouvrir une section consulaire. Démontrons que nous faisons des actes consulaires qui permettent de revendiquer une station mobile ou une section consulaire.

 

 

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