Hong-Kong : la loi controversée sur l’extradition abandonnée

Hong-Kong : la loi controversée sur l’extradition abandonnée
Le Parlement de Hong Kong

Le Mercredi 4 septembre Carrie Lam, Cheffe de l’éxecutif hongkongais a annoncé lors d’une allocution télévisée que le projet de loi permettant l’extradition vers la Chine était abandonné. Cette décision sera ensuite officiellement portée devant le parlement local, le LegCo, a assuré Carrie Lam. Suite à la question de savoir si les membres du LegCo pro-gouvernement pourraient bloquer l’abandon de ce projet de loi, Carrie Lam a précisé que ce serait le Secrétaire en charge de la sécurité, en sa qualité de membre du gouvernement, qui informera le LegCo de l’abandon du projet, sans qu’il n’y ai de débat ou de vote.
Toujours selon la Cheffe de l’éxecutif, l’abandon du projet de loi devrait permettre de lancer une base de dialogue avec la population.

Une évolution annoncée du dialogue avec les citoyens

Carrie Lam

En plus de l’abandon du projet de loi controversé, la Cheffe de l’executif a également profité de cette allocution enrégistrée pour annoncer que deux nouveaux membres rejoindront la commission indépendante pour examiner les plaintes contre la Police (Independent Police Complaints Commission/IPCC), et qu’elle engagera un dialogue plus proche avec les citoyens, prenant, si nécessaire, le conseil auprès de leaders charismatiques, de dirigeants économiques et aussi d’universitaires.

“trop faible, trop tard”  pour l’opposition

Très rapidement les leaders de l’organisation “Human civil right front” ont réagi via un communiqué de presse indiquant que cette déclaration était “trop faible, trop tard”.

Les manifestants ont également annoncé dans la foulée, que l’ancienne colonie britannique allait vivre plus de manifestations dans les jours à venir.

 5 revendications des manifestants

La Cheffe de l’executif a répondu concrètement qu’à une seule des cinq revendications formulées par les manifestants qui demandent toujours des réponses à l’ensemble de leurs demandes.

Les revendications :

  1. Withdrawal of the extradition bill / Abandon du projet de loi permettant l’extradition vers la Chine.
  2. Retraction of “riot”characterization / Ne plus caractériser ces événement d’émeutes mais de manifestations.
  3. Release & exoneration of arrested protesters / Libérer et disculper les manifestants arretés.
  4. Independent inquiry / Mise en place d’une enquête indépendante sur le violences pilicières.
  5. Universal suffrage / Mise en place d’un suffrage universel direct pour les élections.
Les manifestants ont à plusieurs reprises bloqué l’aéroport

On voit aparaitre sur les réseaux sociaux ce slogan “The five key slogans, we won’t accept anything less.” “Les 5 demandes, nous n’accepterons rien de moins”

La révolution ukrainienne comme référence pour certains manifestants

Si nous acceptons les conditions du gouvernement, nos amis qui sont morts ne nous pardonneront pas

Ou encore, plus symbolique, un slogan reprenant une phrase du documentaire diffusé sur la révolution en Ukraine en 2014 où, il aura fallut 93 jours pour qu’une manifestation au départ pacifique des étudiants se transforme en une véritable révolution pour la défense des droits civiques.  Le slogan repris par les “pro-democratie” est : “Si nous acceptons les conditions du gouvernement, nos amis qui sont morts ne nous pardonneront pas”.

Rappelons que les décès liés aux événements sont au nombre de cinq, et ne sont que des suicides.

L’arrivée du 1er octobre, date de fête nationale, qui marquera les 70 ans de la République Populaire de Chine semble être une étape clé pour les dirigeants qui ne souhaitent pas d’incidents majeurs. De son côté, le mouvement reste mobilisé voire se radicalise avec des interventions de plus en plus violentes. Reste à voir si les manifestations reprendront avec toujours autant de mobilisation le week-end prochain.

Catya Martin, rédactrice en chef du magazine

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