Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron annonce la livraison d’avions de chasse et le renfort d’instructeurs militaires

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron annonce la livraison d’avions de chasse et le renfort d’instructeurs militaires

Emmanuel Macron a annoncé jeudi (6 juin) que la France livrerait des avions de chasse français Mirage 2000 à l’Ukraine et formerait des pilotes au cours des six prochains mois.

« Demain, nous allons lancer une nouvelle coopération et annoncer la cession de Mirage 2000-5 […] qui permettront à l’Ukraine de protéger son sol, son espace aérien. Dès demain, nous allons lancer un programme de formations des pilotes [ukrainiens] », a déclaré le président lors d’une interview télévisée jeudi.

Les premiers avions devraient être mis en service dans « cinq à six mois » pour tenir compte du temps de formation, a déclaré Emmanuel Macron. La formation se déroulera exclusivement en France.

Emmanuel Macron n’a pas précisé combien d’avions seraient envoyés en Ukraine. Le nombre exact devrait être révélé lors d’une conférence de presse avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à l’Élysée vendredi.

Ces avions, a confirmé Emmanuel Macron, pourraient à leur tour être utilisés pour cibler les sites de lancement de missiles ennemis sur le territoire russe.

La semaine dernière, en Allemagne, le président français avait donné son feu vert à Kiev pour utiliser des armes livrées par l’Occident afin de « neutraliser les sites militaires d’où sont tirés les missiles ».

Le président a également annoncé lors de l’interview que la France entraînerait et équiperait une brigade  militaire de 4  500 soldats ukrainiens sur le sol ukrainien : « On a déjà beaucoup fait avec nos partenaires allemands, polonais et quelques autres [en matière de formation]. On passe maintenant à un nouveau stade ».

Après des jours d’hésitation et de négociations en coulisses, Emmanuel Macron a confirmé que des instructeurs militaires pourraient être envoyés dans la partie occidentale de l’Ukraine pour mettre sur pied cette brigade, bien qu’il ait exclu d’envoyer des militaires français sur la ligne de front.

« Il y a un défi capacitaire. Il faut aller beaucoup plus vite pour former des dizaines de milliers de soldats » et les envoyer dans d’autres États membres n’est plus une option. En revanche, l’envoi d’instructeurs pourrait être une solution viable.

« Plusieurs alliés sont en train de le considérer », a déclaré le président français. « La question de la formation est demandée par les Ukrainiens […], elle n’est pas en soi un facteur d’escalade [et] nous sommes en train de travailler avec l’ensemble de nos partenaires […] nous déciderons en coalition. Pourquoi l’exclurions-nous ? »

Emmanuel Macron est le premier dirigeant de l’OTAN à émettre aussi clairement l’idée d’entraîner des troupes sur le sol ukrainien.

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Emmanuel Macron est le premier dirigeant de l’OTAN à émettre aussi clairement l’idée d’entraîner des troupes sur le sol ukrainien. ©ANDRE PAIN/EPA-EFE

Enfin, le président français a exclu tout plan de paix entre l’Ukraine et la Russie qui équivaudrait à une « capitulation ukrainienne ». Il souhaite au contraire « un accord négocié par les deux parties, dans le respect du droit international, qui prenne en compte la région du Donbass et la Crimée ».

Emmanuel Macron s’est exprimé en marge d’une commémoration de trois jours organisée à l’occasion du 80e anniversaire du débarquement allié en Normandie, aux côtés de plusieurs autres dirigeants, dont Joe Biden, le roi britannique Charles III et Volodymyr Zelensky.

Plus tôt dans la journée, le président américain Joe Biden avait établi un parallèle entre les «forces obscures » de la Seconde Guerre mondiale et celles qui menacent aujourd’hui l’Ukraine et l’Occident.

« Nous ne nous déroberons pas. Si nous le faisons, l’Ukraine sera asservie et cela ne s’arrêtera pas là. Les voisins de l’Ukraine seront menacés, toute l’Europe sera menacée », a déclaré le président américain.

En ce qui concerne la guerre au Moyen-Orient, Emmanuel Macron a confirmé qu’il ne reconnaîtrait pas l’État de Palestine pour le moment : la situation n’est pas stable sur le terrain, cela ne permettrait pas d’exercer une pression significative sur le gouvernement israélien, et l’Autorité palestinienne doit d’abord entreprendre des réformes.

Il a ajouté que Benjamin Netanyahou restait un interlocuteur légitime, malgré le bombardement intensif de Rafah, dans le sud de la Palestine, par les forces de défense israéliennes, qui a suscité la condamnation de la communauté internationale.

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