C’est quand la fin de la grève?
la question qui taraude les usagers des transports en commun excédés de courir après des trains et des métros qui circulent de façon aléatoire. Mais, alors que le conflit entre ce mardi 14 janvier dans son 41e jour, rares sont les observateurs à se risquer à répondre à cette question.
Il y a la version optimiste.
«Le trafic devrait revenir à la normale ou presque en fin de semaine même s’il y aura quelques bastions où des perturbations continueront», estime un expert des conflits sociaux qui constate la baisse graduelle de la mobilisation. Lundi, on ne comptait que 4,3% de grévistes à la SNCF et 22,5% chez les conducteurs, soit le plus faible taux d’agents dans le mouvement depuis le 5 décembre.
Symbole de cette amélioration du service: ce lundi 13 janvier, il y avait deux trains sur trois sur le RER D, pourtant une des places fortes de Sud-Rail, un syndicat protestataire. Sans compter que de plus en plus d’agents SNCF et RATP sont épuisés financièrement par cette grève. Et ils ne croient plus qu’ils puissent gagner la bataille: obtenir le retrait de la réforme des retraites et le maintien de leur régime spécial. Car l’extension de la grève au secteur privé n’a pas fonctionné.
Mais, quand on parle de la fin du conflit, il y a aussi la version pessimiste.
«On peut s’installer dans une grève perlée jusqu’aux prochaines vacances scolaires qui débutent le 9 février, avec une alternance de jours chômés et de jours travaillés», estime un autre expert social. S’il ne croit pas à un retour à la normale rapide de la circulation des trains et des métros (à Paris), c’est que le retrait provisoire de l’âge pivot ne fait pas beaucoup bouger les lignes dans les entreprises publiques de transport. «Cette concession était une demande majeure des confédérations syndicales réformistes comme la CFDT et l’Unsa mais pas de leur branche à la SNCF et à la RATP», souligne l’ex-député PS spécialiste des transports Gilles Savary. Car, dans ces institutions, le grand sujet est la suppression des régimes spéciaux de retraite.
Et les syndicats réformistes s’y battent d’abord pour amortir ce choc. Ainsi, la CFDT-Cheminots appelle toujours à la grève ce mardi où elle rencontrera la direction de la SNCF pour négocier les compensations liées à la disparition du régime spécial. Quant aux syndicats protestataires (CGT et Sud) puissants chez les conducteurs, ils visent toujours le retrait pur et simple de la réforme des retraites.
Une semaine voire plus
Alors qui faut-il croire? Les optimistes ou les pessimistes? Difficile de trancher car la fin de la grève constitue une équation à plusieurs inconnues. «Cela dépendra de deux paramètres, estime un expert. Les agents SNCF et RATP ont-ils bien compris les compensations très complexes que leur a lâchées le gouvernement en contrepartie de la suppression de leurs régimes spéciaux et les jugent-ils suffisantes?»
Car l’exécutif leur a fait de sacrées concessions: «À la SNCF, le montant de la pension des agents basculés dans le régime de retraite à points sera au moins aussi élevé que celui de leurs aînés au régime spécial de retraite», affirme Thierry Marty, conseiller à l’Unsa-Ferroviaire.
Même schéma ou presque à la RATP. Bref, le gouvernement n’est pas loin d’avoir accordé une clause du grand-père qui ne dit pas son nom. Les assemblées générales qui décident en ce début de semaine de la poursuite de la grève ou pas devraient indiquer si le conflit est parti pour durer ou vite s’arrêter.
Les contrôleurs aériens rejoignent le mouvement
De son côté, Air France annonce des perturbations pour les 14, 15 et 16 janvier 2020 sur les vols court et moyen-courriers. Ce mardi matin, (CET), la DGAC, que nous avons joint, n’avait pas d’information à nous communiquer.
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