La compagnie aérienne irlandaise Ryanair a appelé dimanche (19 novembre) la Commission européenne « à prendre des mesures urgentes pour protéger les survols et la liberté de mouvement des citoyens de l’UE pendant la grève des contrôleurs aériens français » lundi (20 novembre).
Plusieurs syndicats entendent protester contre la récente adoption par le Parlement français d’une proposition de loi visant à obliger les contrôleurs aériens à se déclarer individuellement grévistes ou non 48 heures à l’avance.
La Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) française a par conséquent demandé jeudi aux compagnies aériennes de renoncer lundi de 20% à 25% de leur programme de vols à Paris-Orly, Toulouse-Blagnac (sud-ouest), Bordeaux-Mérignac (sud-ouest) et Marseille-Provence (sud).
Elle a aussi prévenu que l’activité de centres en route de la navigation aérienne (CRNA), qui gèrent les trajectoires des appareils survolant le territoire, sera affectée, forçant potentiellement des vols à contourner la France.
Au vu de la position géographique de la France, les multiples journées de grève des contrôleurs aériens français depuis le début de l’année ont obligé « les compagnies aériennes à annuler des milliers de survols de l’UE depuis l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande et le Royaume-Uni, tandis que la France utilise en particulier des lois de service minimum pour protéger les vols français », affirme Ryanair dans un communiqué.
« C’est injuste. La France (et tous les autres États de l’UE) devrait protéger les survols pendant les grèves des contrôleurs aériens comme c’est le cas en Espagne, en Italie et en Grèce, et annuler les vols vers/depuis l’Etat affecté », ajoute la compagnie low-cost irlandaise, première d’Europe en nombre de passagers transportés.
Ryanair, qui prend régulièrement pour cible le contrôle aérien français, avait déjà lancé un appel similaire à la Commission européenne en début d’année.
La DGAC a précisé dimanche à l’AFP qu’« à ce stade, le mouvement social n’est que pour la journée de lundi ».
Le syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA), syndicat majoritaire du secteur, n’a pas appelé à la grève.
Dans une interview sur Radio J dimanche, le ministre des Transports Clément Beaune a indiqué que la loi allait être « promulguée dans les prochains jours » et que sa « mise en application complète » était « une question de quelques semaines ».