Sept ans après les manifestations contre le mariage pour tous, une mobilisation avait lieu ce dimanche à Paris contre l’ouverture de la procréation médicalement assistée à toutes les femmes. Elle a rassemblé 74.500 participants selon un comptage indépendant, et 600.000 personnes selon les organisateurs.
Actuellement débattue au Parlement, l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes a réuni ce dimanche à Paris 74.500 participants selon un comptage indépendant du cabinet Occurence pour plusieurs médias dont BFMTV, 600.000 selon les organisateurs. Le ministre de l’Intérieur n’a, pour l’heure, pas donné de comptage.
Un chiffre sans commune mesure avec les mobilisations de 2012-2013 contre la loi Taubira autorisant le mariage gay, qui avaient réuni jusqu’à 340.000 personnes selon la police, et 1,4 million selon les organisateurs.
Agitant des drapeaux vert et rouge « Liberté Égalité Paternité », les manifestants ont défilé dans le calme depuis les Jardins du Luxembourg, près du Sénat, jusqu’au pied de la Tour Montparnasse, à l’appel d’un collectif d’une vingtaine d’associations, dont la Manif pour tous.
« Cette manifestation, c’est un avertissement au gouvernement. Ouvrira-t-il le dialogue ou restera-t-il comme Hollande en 2012 dans le mépris? », a déclaré la présidente de la Manif pour tous, Ludovine de La Rochère, avant le départ du cortège.
L’élargissement de la PMA déjà validé à l’Assemblée
Les organisateurs avaient battu le rappel des troupes, avec plus de trois millions de tracts, des murs tapissés d’affiches depuis des semaines, deux TGV spéciaux affrétés et plus d’une centaine de cars complets dans toute la France.
Dans leur ligne de mire, l’ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires, promesse de campagne d’Emmanuel Macron et mesure phare de la loi bioéthique adoptée en première lecture le 27 septembre par l’Assemblée nationale.
Beaucoup de manifestants redoutent également que l’ouverture de la PMA entraîne la légalisation de la GPA, que le gouvernement a toujours qualifié d' »interdit absolu » et a exclu du projet de loi.
La grande majorité des études, réalisées pour l’essentiel à l’étranger, concluent que les enfants nés par PMA dans des familles homoparentales grandissent dans d’aussi bonnes conditions que les autres, mais les opposants réfutent leur « scientificité ».
Une crainte d’augmentation des actes homophobes
Selon le dernier sondage de l’institut Ifop en septembre, une très large majorité de Français soutient l’ouverture de la PMA aux femmes seules (68%) et aux lesbiennes (65%), un « niveau record ».
Les associations LGBT craignent, elles, que cette mobilisation relance les actes homophobes, qui avaient bondi en France en 2013. Sur Twitter, plusieurs familles homoparentales ont publié des photos de leurs enfants, sous le hashtag #despaillettesdansnosvies.
Parmi les manifestants se sont mêlés quelques élus Les Républicains (LR) et du Rassemblement national (RN), parmi lesquels Guillaume Larrivé et Julien Aubert, tous deux candidats à la présidence du parti LR, mais aussi François-Xavier Bellamy, tête de liste du parti pour les élections européennes. Côté RN se trouvait notamment le député européen Nicolas Bay.