Géorgie : la présidente rejette le résultat des élections, l’opposition exhorte l’UE à agir

Géorgie : la présidente rejette le résultat des élections, l’opposition exhorte l’UE à agir

La présidente géorgienne Salomé Zourabichvili rejette la victoire électorale du Rêve géorgien lors des élections de dimanche 27 octobre, appelant à des manifestations de masse dès le lendemain, tandis que les représentants de l’opposition exhortent l’Occident à agir.

Selon les observateurs internationaux, le scrutin a été entaché d’irrégularités importantes, ce qui a conduit l’Union européenne (UE) à demander une enquête sur les modalités du scrutin et à s’engager à l’inscrire à l’ordre du jour de son sommet informel en novembre.

« En tant que dernière institution indépendante de ce pays, je dois dire clairement que je ne reconnais pas ces élections », a déclaré Salomé Zourabishvili dimanche, alors qu’elle se tenait aux côtés des dirigeants de l’opposition.

« Les reconnaître reviendrait à légitimer la prise de contrôle de la Géorgie par la Russie », a-t-elle ajouté. « Nous sommes devenus les témoins et les victimes d’une opération spéciale russe […] ils nous ont volé notre droit de choisir. »

Les manifestants devraient se rassembler devant le parlement géorgien à 19 heures, heure de Tbilissi, lundi 28 octobre.

Le résultat des élections accorde au parti au pouvoir, Rêve géorgien, 91 sièges sur les 150 que compte le parlement, ce qui est suffisant pour lui permettre de gouverner de manière indépendante.

Cependant, le parti ne dispose pas de la majorité absolue, nécessaire pour faire adopter toutes les lois, y compris les réformes constitutionnelles qui exigent 2/3 des suffrages, et qu’il recherchait pour faire respecter l’interdiction constitutionnelle des principaux partis d’opposition.

Les quatre partis d’opposition du pays, qui se sont présentés avec un programme pro-européen mené par la présidente géorgienne, refusent de reconnaître les résultats du scrutin, et certains sont prêts à boycotter la prochaine législature.

Le mouvement Coalition pour le changement a déclaré que ses élus n’exerceraient pas leur mandat parlementaire.

« L’avenir européen de la Géorgie nous a été volé », réagit Tina Bokuchava, leader du parti d’opposition Mouvement national uni, pour Euractiv à Tbilissi, ajoutant que les élections devraient être réorganisées.

Le résultat des élections a donné au parti au pouvoir, le Rêve géorgien, 91 sièges sur les 150 que compte le parlement, ce qui est suffisant pour lui permettre de gouverner de manière indépendante. ©Alexandra Brzozowski/Euractiv
Le résultat des élections a donné au parti au pouvoir, le Rêve géorgien, 91 sièges sur les 150 que compte le parlement, ce qui est suffisant pour lui permettre de gouverner de manière indépendante. ©Alexandra Brzozowski/Euractiv

Selon elle, « il est maintenant clair que les machines de vérification électronique ont été utilisées pour un plan sophistiqué de falsification des élections ».

« Il est important qu’en plus des partis d’opposition, la présidente de la Géorgie ait déclaré qu’elle ne reconnaissait pas les résultats de ces élections falsifiées », ajoute Tina Bokuchava.

Interrogée sur ce qu’elle attend des partenaires européens, la leader de l’opposition souhaite que la manifestation de lundi envoie un signal fort aux partenaires occidentaux de la Géorgie afin qu’ils agissent.

Plusieurs représentants de l’opposition ont indiqué à Euractiv qu’ils espéraient que Bruxelles réponde par des mesures une fois que la manifestation de masse aurait montré la volonté du peuple.

Nika Gvaramia, leader du parti libéral Akhali (Parti de la nouvelle droite), explique à Euractiv que les manifestations de lundi devraient valider la déclaration de la présidente Salomé Zourabishvili sur l’illégitimité des élections.

Questionné sur ses attentes vis-à-vis des partenaires européens, Nika Gvaramia explique que les Géorgiens ont besoin de « déclarations directes et fermes ».

Parallèlement à cela, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, allié politique du Rêve géorgien, devrait se rendre en Géorgie lundi.

Interrogé sur la visite de ce dernier, le leader du parti Akhali répond que « personne ne se soucie de lui ».

« Il n’y a pas de temps pour un discours de compromis — ce n’est pas de la diplomatie, c’est de la géopolitique », conclut-il.

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