Élu récemment premier secrétaire fédéral de la Fédération des Français de l’étranger pour le Parti socialiste, Gabriel Richard-Molard nous a accordé sa première interview. Dans celle-ci, il trace les grandes lignes de son mandat et revient sur les enjeux politiques pour les Français établis hors de France. Expatrié à Bruxelles, le docteur en droit européen franco-allemand et collaborateur d’un eurodéputé SPD. Il défend une ligne de gauche unitaire, réaliste et tournée vers l’international. Son objectif : « Faire vivre un pacte social, écologique et humain ». Une fédération du parti socialiste au service des expatriés
Dès l’ouverture de l’entretien, Gabriel Richard-Molard rectifie une idée reçue :
« La FFE (Fédération des Français de l’étranger du Parti socialiste) n’est pas basée à Bruxelles. Nous ne sommes pas des jacobins politiques. Notre essence, c’est l’international. »
Depuis sa création en 1983, la fédération a pour mission de représenter les Français de l’étranger, en s’adaptant aux contextes locaux et aux mutations géopolitiques. Il insiste sur la nécessité d’une action politique fondée sur la réalité du terrain :
« La politique commence avec la considération de la réalité. C’est cette approche que nous valorisons au Parti socialiste. »
Écouter le podcast avec Gabriel Richard-Molard
Une gauche en reconstruction à l’étranger
Dans un contexte post-élections européennes et suite à la dissolution de l’Assemblée, Gabriel Richard-Molard revendique le positionnement du PS comme acteur central à gauche. « Nous sommes devenus une alternative sociale, écologique, sérieuse pour tous les Français. »
Ainsi, La FFE, forte d’une cinquantaine de sections, veut élargir sa base militante et se fixer des objectifs clairs pour les élections consulaires et sénatoriales de 2025 : « Un objectif atteignable est de pouvoir présenter une liste dans les 135 circonscriptions consulaires. »
L’union de la gauche : entre responsabilité et clarté
Sur la délicate question de l’alliance avec LFI, souvent critiquée chez les Français de l’étranger, Gabriel Richard-Molard appelle à dépasser les clivages stériles : « Pour arriver au pouvoir, il faut le faire ensemble. C’est un principe de responsabilité. »
S’il reconnaît des tensions, il défend une union raisonnée : « La volonté de la nouvelle direction du parti, c’est celle de faire une gauche de Ruffin à Glucksmann. » Face aux accusations visant LFI, il nuance : « Que certains éléments aient eu une expression avec des relais antisémites, oui. Que cela ait été monté en épingle pour mettre la gauche sur la sellette, c’est également notre sentiment. »
Défendre les Français de l’étranger dans la loi à venir
Un projet de loi sur les Français de l’étranger est attendu à l’automne. Gabriel Richard-Molard évoque trois priorités :
- « Une véritable caisse de solidarité avec une contribution de l’État. »
- « L’arrêt de la privatisation du réseau d’enseignement français à l’étranger. »
- « L’élargissement des critères des bourses scolaires. »
Le PS, selon lui, reste mobilisé à travers ses élus et ses sections : « Nous avons obtenu deux postes au sein du secrétariat national du PS. C’est remarquable et cela montre l’importance accordée à notre fédération. »
Un 14 juillet tourné vers l’avenir
À l’approche de la fête nationale, Gabriel Richard-Molard délivre un message mobilisateur :
« Ces prédécesseurs avaient très bien compris qu’ils étaient individuellement la France et que leur action, modeste ou importante, avait un impact. »
Dans un monde fracturé, il appelle à renouer avec l’engagement citoyen : « Il n’y a pas d’alternative en démocratie. Refuser d’améliorer la politique, c’est aller à l’encontre de ses propres intérêts. » Et de conclure : « Nous avons des idées, des valeurs à partager avec toutes et tous, pour un nouveau pacte social, écologique, humain. »
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