Gabon : des membres de l’opposition s’en prennent à la politique africaine de la France

Gabon : des membres de l’opposition s’en prennent à la politique africaine de la France

Alors que le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon accuse le président français Emmanuel Macron d’avoir soutenu Ali Bongo « jusqu’au bout », Marine Le Pen a pointé « les piteux résultats » de la politique africaine du gouvernement.

Au Gabon, Ali Bongo, président sortant et dont la réélection a été proclamée très tôt mercredi (30 août), a été renversé par un coup d’État militaire. Les responsables ont annoncé que les élections seraient annulées et la « fin du régime » d’Ali Bongo.

Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon s’est désolé, sur X (ex-Twitter), du fait qu’« aucune alerte [n’a] été entendue » et que « le Gabon n’a pu se débarrasser de sa marionnette présidentielle que par une intervention des militaires ».

Alors que « les Africains tournent la page », l’ancien candidat à l’élection présidentielle a mis en cause le président français, en l’accusant d’avoir soutenu Ali Bongo : « [Emmanuel] Macron aura, encore une fois, compromis la France dans un soutien jusqu’au bout à l’insupportable ».

Dans une longue publication sur X, la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, a demandé à la ministre des Affaires étrangères de « préciser quelle est la doctrine de la France dans ses relations avec ce pays historiquement ami », en pointant « l’impéritie qui caractérise [sa] politique africaine ».

« Quelle est la cohérence de votre politique africaine quand on voit les piteux résultats au Tchad, au Mali, au Niger et désormais dans l’un des pays les plus historiquement francophiles d’Afrique ? », s’est interrogée l’ancienne candidate à l’élection présidentielle.

L’ancien président socialiste François Hollande, mercredi sur France Info, a remarqué qu’il s’agit du cinquième coup d’État en trois ans dans la région. « Il n’y a pas eu de réaction suffisante, y compris de la France, mais de la communauté internationale et de la CEDEAO lorsqu’il y a eu le premier coup d’État au Mali », a-t-il analysé.

Alors que M. Macron était déjà président lors des deux coups d’État successifs au Mali (2020 et 2021), « il y a eu une forme d’acceptation des coups de force », a jugé M. Hollande.

Le président français Emmanuel Macron lors du Nouveau Sommet Afrique-France en 2021. [EPA-EFE/Guillaume Horcajuelo]

Le gouvernement et Emmanuel Macron restent prudents

Le dernier voyage d’Emmanuel Macron au Gabon, à l’occasion d’un sommet sur la protection des forêts tropicales en mars dernier, avait été critiqué par les opposants à Ali Bongo et interprété par certains comme un soutien à ce dernier.

Pourtant, le président français avait alors tenté de prévenir, ou de contrer, ces accusations en déclarant que « la France est un interlocuteur neutre, qui parle à tout le monde et dont le rôle n’est pas d’interférer dans des échéances de politique intérieure ».

« Je ne suis venu investir personne. Je ne suis venu témoigner que mon amitié et ma considération à un pays et un peuple frère », avait ajouté M. Macron à l’époque.

A ce stade, les institutions françaises se montrent prudentes. Le Quai d’Orsay, sollicité par EURACTIV France, n’a pas souhaité commenter la situation, ni la présidence de la République.

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a simplement indiqué, mercredi après le Conseil des ministres, que « la France condamne le coup d’État militaire qui est en cours au Gabon » et « réaffirme son souhait que le résultat de l’élection, lorsqu’il sera connu, puisse être respecté ».

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