L’agence européenne des frontières Frontex va déployer à partir de ce mercredi 1er décembre, un avion pour aider à lutter contre le trafic migratoire en Manche. Cette décision a été annoncée dimanche 28 novembre par le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à l’issue d’une réunion européenne à Calais convoquée après la mort de 27 migrants mercredi (24 novembre).
Cet appareil « européen va jour et nuit pouvoir aider les polices française, néerlandaise et belge », a précisé M. Darmanin, réaffirmant aussi la volonté de Paris de « travailler » avec « ses amis britanniques », pour mieux tarir cette voie migratoire, mais sur « un pied d’égalité ».
La réunion à laquelle ont participé à ses côtés des officiels en charge de l’immigration allemand, néerlandais et belge, ainsi que la Commissaire européenne aux Affaires intérieures et les directeurs des agences européennes de police criminelle Europol et des frontières Frontex « n’était pas anti-anglaise, elle était pro-européenne », a-t-il souligné.
Dans une déclaration commune, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et la France ont convenu de « renforcer leur coopération opérationnelle » contre les trafics mais aussi « d’améliorer la coopération conjointe avec le Royaume-Uni ».
Gérald Darmanin avait désinvité son homologue britannique, Priti Patel, en riposte à une lettre publiée jeudi (25 novembre) soir sur Twitter par Boris Johnson, demandant à Paris de reprendre les migrants arrivant de France en Grande-Bretagne.
« Nous devons travailler avec nos amis britanniques et leur dire un certain nombre de choses : d’abord nous aider collectivement à mieux lutter contre les passeurs, des renseignements nous manquent, des réponses ne sont pas toujours au rendez-vous des demandes de la police française par exemple », a ajouté M. Darmanin.
Mais il faut aussi « lutter contre l’attractivité anglaise » auprès des migrants, avec notamment « un marché du travail qui fait que sans pièce d’identité vous pouvez travailler », a-t-il ajouté, relevant aussi qu »il n’y a plus de voie légale pour demander l’asile en Angleterre ».
« Pourquoi tellement de personnes veulent arriver en Grande-Bretagne et voient la Grande-Bretagne comme l’eldorado ? » lui a fait écho Sammy Mahdi, secrétaire d’État à l’Asile et la Migration de Belgique.
« Il faut qu’on avance de manière beaucoup plus rapide pour garantir que ces drames là n’arrivent pas parce que se pointer du doigt ne sert à rien », a ajouté M. Mahdi.
Côté allemand, Stephan Mayer, le secrétaire d’État parlementaire au Ministère fédéral de l’Intérieur, a jugé « urgent » l’adoption d’ « un accord entre l’Union européenne et la Grande-Bretagne » concernant les migrations, plaidant pour un « accord post-Dublin entre l’Union européenne et la Grande-Bretagne ».
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