À force d’évoquer en permanence le déclin de leur pays, les Français ont fini par y croire. Dette publique, impôts élevés, déficit commercial, crise de l’école, tensions sociales, insécurité : le diagnostic répété en boucle est devenu une évidence. Tout événement, toute information est perçue comme une catastrophe potentielle, le pessimisme s’étant imposé comme la première religion du pays. Ce dernier serait irréformable, perclus dans ses contradictions. Pourtant, malgré un environnement mondial instable, la hausse des taux d’intérêt, l’augmentation du prix de l’énergie, la France a évité la récession depuis 2022, à la différence de l’Allemagne. Certes, la croissance a ralenti mais elle reste positive et devrait le rester en 2025. Le taux de chômage est au plus bas depuis quarante ans, autour de 7,5 %, malgré le ralentissement du marché de l’emploi.
Depuis 2017, plus de deux millions d’emplois ont été créés. Bien que préoccupante, la part des jeunes sans emploi diminue : le taux de chômage des 15-24 ans est passé de 23 % en 2015 à 17 % en 2024. Côté entreprises, la dynamique d’investissement reste remarquable. Selon la Banque de France, l’investissement productif des entreprises a progressé de 3,4 % en volume en 2024, tiré par les transitions numérique et environnementale. Le plan « France 2030 » commence à produire ses effets : plus de 300 projets industriels ont été soutenus, dans les domaines du recyclage, des batteries, des semi-conducteurs, de l’aéronautique.
La France est présente dans les secteurs de pointe.
Dans les secteurs de pointe, la France est présente, notamment avec Mistral dans l’intelligence artificielle ou ArianeGroup dans le spatial. Dans les biotechnologies, des entreprises comme Iktos, TreeFrog Therapeutics ou DNA Script s’imposent comme des leaders européens.
La France a de nombreux atouts. Elle peut compter sur une situation démographique moins dégradée que celle de ses partenaires. Le taux de fécondité en 2023 était de 1,68 enfant par femme, contre 1,5 en Suède, 1,3 en Allemagne ou 1,2 en Italie. Ce socle démographique alimente la croissance potentielle, la consommation et l’équilibre des retraites. L’Insee prévoit que la population active ne commencera à décliner qu’après 2040, alors qu’elle devrait baisser dès cette année en Allemagne.
La richesse financière nette des Français est la deuxième plus élevée d’Europe.
L’épargne des ménages constitue un autre point de force. Le patrimoine brut moyen dépasse 300 000 euros par ménage, selon l’Insee, et la richesse financière nette des Français est la deuxième plus élevée d’Europe, après celle des Néerlandais. L’épargne financière des ménages atteint plus de 6 000 milliards d’euros, dont plus de 2 000 milliards d’euros en assurance vie.
Cette épargne contribue au financement des entreprises et des administrations publiques. Elle est un des vecteurs de la modernisation du pays.
En ce qui concerne la transition énergétique, la France se démarque. Elle est l’un des pays les moins carbonés d’Europe, grâce à un mix électrique dominé par le nucléaire. L’intensité carbone de l’économie française (en tonnes de CO₂/PIB) est inférieure de 30 % à celle de l’Allemagne. Et les investissements dans les énergies renouvelables, l’isolation thermique ou les mobilités bas carbone se multiplient. En 2024, plus de 6 milliards d’euros ont été investis par la Banque des Territoires dans la transition écologique.
Au premier rang mondial pour l’accueil des touristes internationaux.
La France s’est hissée au premier rang mondial pour l’accueil des touristes internationaux : 100 millions en 2024. Son patrimoine naturel, historique, gastronomique, et culturel est renommé à l’échelle mondiale et a été valorisé par les derniers Jeux Olympiques et Paralympiques.
La France n’est pas le pays sans avenir que certains imaginent. Elle évolue dans un ensemble riche de 450 millions d’habitants : l’Union européenne, premier marché commercial du monde. La France est peuplée d’inquiets pratiquant l’autoflagellation avec un zèle sans limite. Elle reste pourtant jeune, inventive, richement dotée en infrastructures, en capital humain, en savoir-faire industriel. Au-delà des réformes nécessaires, c’est de confiance dont le pays a surtout besoin. De quoi vaincre ces préjugés et de susciter une mobilisation collective vers des objectifs partagés.
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