Fin de l'expérience québécoise, un drame pour de nombreux expatriés

Fin de l'expérience québécoise, un drame pour de nombreux expatriés

Le Canada a mis fin, depuis le 19 novembre, au Programme de l’expérience québécoise (PEQ). Des étrangers, dont de nombreux Français, déjà installés dans le pays et qui attendaient leurs papiers dans le cadre de ce programme ont protesté contre cette décision.

Changement de règles pour les expatriés !

Depuis mercredi dernier, il n’est plus possible de présenter une demande dans les deux volets de ce programme, à savoir pour les étudiants ayant obtenu un diplôme dans une université canadienne et les travailleurs venus dans le pays temporairement.

Au centre-ville de Montréal, quelques centaines de personnes se sont réunies pour protester contre la décision du gouvernement de mettre fin au Programme de l’expérience québécoise (PEQ), réclamant au moins une clause de droits acquis pour les personnes déjà installées au Québec.

Des manifestants se sont réunis au centre-ville de Montréal pour protester contre la décision du gouvernement de mettre fin au Programme de l’expérience québécoise (PEQ)
Des manifestants se sont réunis au centre-ville de Montréal pour protester contre la décision du gouvernement de mettre fin au Programme de l’expérience québécoise (PEQ) © MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

« Nous ne sommes pas de passage, nous faisons déjà partie du Québec », « Nous avons travaillé pour le Québec, respectez nos efforts », ont-ils écrit sur les pancartes brandies par les manifestants devant le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration. Ainsi, une infirmière clinicienne française, recrutée pour combler le manque de main-d’œuvre dans le domaine de la santé au Québec, indique au site Lesfrancais.press qu’avec la fin de l’expérience québécoise, « c’est tout notre avenir qui s’écroule ». Après avoir accepté de tout quitter en France et de déraciner ses enfants pour venir s’installer au Canada, elle est surprise par la suppression du programme qui devait lui ouvrir la voie vers une résidence permanente et « se sent prise au piège ».

Du côté des élus français, le député suppléant de Roland Lescure, Christopher Weissberg, ayant lui-même bénéficié du Programme de l’expérience québécoise, a déclaré être « pleinement mobilisé pour trouver une solution ». Dès la semaine prochaine, le député des Français d’Amérique du Nord, ira rencontrer à Montréal Christopher Skeete, ministre des Relations internationales et de la Francophonie, pour tenter de décrocher « la protection des parcours déjà entamés en intégrant une clause sur les droits acquis. » Nous ne manquerons pas de vous tenir informé des résultats de cette rencontre.

Publication sur les réseaux sociaux de Christopher Weissberg
Publication sur les réseaux sociaux de Christopher Weissberg ©Christopher Weissberg

Les universités frappées

La fin du programme de l’expérience québécoise a également créé une onde de choc dans le milieu universitaire, témoigne au site canadien Lapresse, Audrey Fortin, vice-présidente de l’Union étudiante du Québec (UEQ).

« Beaucoup d’étudiants internationaux nous ont écrit.
Ils ont peur, ils sont en colère… Le gouvernement leur avait promis qu’ils allaient pouvoir rester.
Sans le PEQ, ça complique beaucoup les choses pour eux. »

Audrey Fortin, vice-présidente de l’Union étudiante du Québec (UEQ).

En abolissant le programme de l’expérience québécoise, le gouvernement plonge ces individus dans l’incertitude, brise des projets de vie et compromet l’attractivité du Québec. Ces femmes et ces hommes ont  payé leurs impôts et participé à l’économie québécoise, croyant à une promesse implicite de stabilité.

Le PEQ et le PSTQ ?

Le programme de l’expérience québécoise (PEQ) était jusqu’ici l’une des voies d’entrée principales vers la résidence permanente, pour les travailleurs temporaires et les étudiants étrangers diplômés déjà installés au Québec. Ce programme offrait une voie rapide menant à la résidence permanente, mais les admissions se faisaient en continu et sans plafond.

Mais avec la fin du PEQ, le Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ) est maintenant la seule voie d’accès à la résidence permanente au Québec. Ce dispositif fonctionne comme une banque de candidatures, où le gouvernement provincial peut sélectionner le nombre et le profil des personnes qui peuvent devenir résidentes permanentes selon ses besoins. Chaque personne se voit attribuer un score selon ses diplômes, son âge, son niveau de français, son expérience de travail, etc. Plus on a un score élevé, plus on a de chances d’être invité à présenter une demande pour devenir résident permanent. C’est désormais la seule voie pour rejoindre le Québec. Une frontière, une de plus, qui se relève.

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