Fin de vie, Ukraine, diplomatie d’influence, Frédéric Petit nous répond

Fin de vie, Ukraine, diplomatie d’influence, Frédéric Petit nous répond

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Frédéric Petit, député de la 7e circonscription des Français de l’étranger (Allemagne, Balkans, Europe centrale), s’est exprimé pour Lesfrancais.press sur deux sujets brûlants de l’actualité : le projet de loi sur la fin de vie et la situation en Ukraine. Sans ambages, notre invité a livré sa vision de parlementaire, nourrie de consultations citoyennes et d’expériences diplomatiques.

Fin de vie : un texte prudent mais aux limites interrogées

Interrogé sur le texte actuellement examiné à l’Assemblée nationale concernant la fin de vie, Frédéric Petit salue la démarche : « Je crois que c’est très sage d’avoir séparé les deux textes », distinguant les soins palliatifs de ce qu’il appelle désormais « l’accompagnement aux mourants ». Pour lui, « ce ne sont pas que des soins, c’est l’organisation d’un accompagnement […] avec des psychologues, des artistes, des musiciens… ».

« Ce n’est pas un texte sur l’euthanasie […] c’est un texte sur le suicide assisté »

Sur le contenu même de la loi, le député, membre du MoDem, insiste : « Ce n’est pas un texte sur l’euthanasie […] c’est un texte sur le suicide assisté », recentrant le débat sur l’autonomie du patient. Il soutient que les garde-fous sont solides : droit de retrait pour les médecins, décision collégiale, consentement éclairé. Pour le député : « Ce n’est pas un texte dangereux. »

Panorama de l'hémicycle de l'Assemblée nationale
Panorama de l'hémicycle de l'Assemblée nationale

Concernant les Français établis hors de France, Frédéric Petit estime qu’il : « faudra être sur le territoire français pour que ce soit applicable. » Il exclut toute confusion sur l’extraterritorialité : « À part quand on est Américain […] on respecte le droit du pays », observe-t-il.

Ukraine : « Les gens en ont marre, mais ils tiennent ! »

À son retour d’un déplacement d’une semaine en Ukraine, Frédéric Petit livre un témoignage engagé. « Le moral est bon », assure-t-il, précisant avoir passé l’essentiel de son temps hors de Kiev, au contact des collectivités locales engagées dans la réforme de décentralisation.

« La seule puissance que je vois vraiment forte et qui est toujours dangereuse, c’est la Chine »

Il salue la ténacité du pays à poursuivre ses réformes démocratiques malgré la guerre. « C’est un signe que les gens continuent », déclare-t-il, évoquant la tenue d’assemblées entre élus régionaux et nationaux. « Les écoles fonctionnent, on voit les gamins aller à l’école à 8h du matin », un contraste saisissant avec les bombardements qui se poursuivent.

Ukraine : « Les gens en ont marre, mais ils tiennent ! »
Ukraine : « Les gens en ont marre, mais ils tiennent ! »

Sur l’éventualité d’un cessez-le-feu, le député reste prudent. « Ils ne veulent pas capituler », affirme-t-il à propos des Ukrainiens, louant leur soutien au président Zelensky. Quant au Kremlin, il le juge toujours dans une logique de guerre : « Ils sont toujours extrêmement agressifs sur le front […] ils ne peuvent pas écrire leur narration victorieuse. »

Il met en garde contre une stratégie d’attente de la Russie et d’une partie des États-Unis : « Je crois qu’il y a aujourd’hui un objectif commun […] de faire durer cette situation entre deux. » Une hypothèse qu’il relie à ses réflexions sur la diplomatie mondiale : « La seule puissance que je vois vraiment forte et qui est toujours dangereuse, c’est la Chine. »

Diplomatie culturelle : « Ce n’est pas une diplomatie du dessert »

Reconduit dans son rôle de rapporteur pour avis sur le budget de la diplomatie d’influence et culturelle, Frédéric Petit entend redonner un élan stratégique à ces politiques.

« C’est maintenant qu’il faut y aller en Ukraine pour être présent quand ça va commencer à repartir »

Ainsi, souhaite-t-il mettre l’accent sur l’organisation et la présence française, notamment en Ukraine : « Ce n’est pas une diplomatie qui sert quand on a la paix quand on a fini. Aujourd’hui, c’est maintenant qu’il faut y aller en Ukraine pour être présent quand ça va commencer à repartir. »

Enfin, il se réjouit que les travaux budgétaires démarrent plus tôt cette année : « D’ici la deuxième partie du mois de juin, j’aurai déjà une partie de mes propositions, de mes recommandations, qui ne seront pas des recommandations budgétaires mais des recommandations d’organisation, qui ne seront pas des recommandations chiffrées. »

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