Faut-il éviter Paris pendant les Jeux Olympiques 2024 ?

Faut-il éviter Paris pendant les Jeux Olympiques 2024 ?

Entre le 26 juillet et le 11 août, les Jeux olympiques se dérouleront dans la capitale française. Les Français de l’étranger ont l’habitude de rentrer en France pendant la période estivale. Certains retrouvent d’ailleurs leur famille en région parisienne ou en profitent pour faire découvrir aux plus jeunes les merveilles qui ponctuent l’urbanisme de Paris. 

Mais les Olympiades vont engendrer de nombreuses restrictions de circulation dans la ville, l’explosion de certains tarifs, et bien d’autres ennuis. D’où les doutes et interrogations qui subsistent pour les expatriés. Doit-on aller en France et à Paris en particulier pendant les Jeux Olympiques. Une question à laquelle on va tenter de répondre à moins de six mois du début des épreuves.

Voyager vers la France sera onéreux

Selon le comparateur de voyages Kayak.fr, les billets d’avion aller-retour pour Paris coûtent en moyenne 243 euros soit plus du double du prix constaté les autres étés. Pour les voyageurs venant d’un pays hors de l’Union européenne, il faudra compter sur un prix moyen de 1 078 euros.

Il faut dire que les recherches de vols vers Paris pour la période estivale ont bondi de 66% depuis l’international, en janvier, et de 92% depuis l’Europe, Danemark et Etats-Unis en tête. Les recherches d’hôtels à Paris, pour l’été, ont, elles, grimpé d’environ 82% le mois dernier.

Plus de 1000 euros la nuit

Une fois arrivé sur place, il va falloir se loger. Pour les Français de l’étranger qui n’auraient pas de famille en Île-de-France et qui voudraient profiter de Paris en cette période, il faudra être prêts à casser la tirelire pour dormir au cœur de la capitale.

En effet, selon une étude réalisée en novembre 2023 par la plateforme Lycaon Immo, spécialisée dans la modélisation de données immobilières, les prix des locations touristiques durant les Jeux atteignent déjà des niveaux sans précédent sur la plateforme Airbnb. Pour passer une nuit dans un meublé touristique de la capitale entre le 26 juillet et le 11 août, avec une réservation en novembre, il faut dépenser environ 1 050 euros contre 600 euros l’été dernier. Une moyenne qui cache d’importantes disparités selon les arrondissements, même si « la plupart des biens mis en location sont des T2 ou des T3 », comme nous l’a expliqué le cofondateur de la plateforme, Stéphane Daumillare.

En novembre, les meublés touristiques du VIIIe arrondissement où se dérouleront notamment les épreuves d’escrime au Grand Palais et de basket 3×3, étaient affichés à environ 2 361 euros la nuit contre 1 462 euros dans le VIe et 1 360 euros dans le VIIe. Les tarifs étaient nettement plus abordables dans le XIIe arrondissement (638 euros la nuit) et dans le XVIIIe (684 euros). C’est dans le IIe arrondissement que les prix progressent le plus vite, avec une augmentation des tarifs de 216 % sur un mois.

Le saut des portiques du métro va-t-il devenir une nouvelle discipline olympique ?

Pendant les JO de Paris, l’été prochain, le prix des transports en commun en région parisienne va flamber. Du 20 juillet au 8 septembre, le tarif du ticket à l’unité va quasiment doubler et passer à 4 euros. Pour un pass toutes zones sur toute la semaine, il en coûtera 70 euros – presque autant qu’un pass Navigo mensuel. Et ce, pour l’ensemble des personnes empruntant les transports, touristes comme habitants.

Une hausse qui se justifie, selon les autorités franciliennes, par l’augmentation de 15% de l’offre de transport pendant la période des JO. Ces efforts sur les trains à faire rouler et les personnels à déployer qui provoqueront un surcoût pour les exploitants du réseau ferré, évalué à 200 millions d’euros. «Le vrai prix du transport supplémentaire des Jeux, c’est ces nouveaux tarifs», s’est défendue Valérie Pécresse, présidente de l’Ile-de-France ainsi que de IDFM, l’autorité organisatrice des transports dans la région. «Je me suis engagée à ce que les Franciliens ne paient pas le prix de l’augmentation des transports des Jeux», a rappelé l’élue de droite.

Ce seront donc les touristes, usagers occasionnels, qui vont passer à la caisse. Des tarifs bien loin de la promesse initiale de gratuité des transports pour les détenteurs de billets pour des épreuves olympiques, pourtant vantée par Paris 2024 dans son dossier de candidature, en 2015.

Et pour assister aux épreuves des J.O ?

Si vous êtes téméraire, patient, et fortuné, vous pouvez tenter de rejoindre l’esprit olympique en assistant aux épreuves. Mais il faudra bien vous organiser et être prêt à quelques sacrifices.

L’ultime phase de vente des billets pour assister aux Jeux olympiques de Paris 2024 s’est ouverte jeudi 8 février à 10 heures. 8 millions de places sur les 10 millions qui seront mises en vente au total ont déjà trouvé acheteur. Pour écouler les 2 millions de billets restants, le Comité d’Organisation des Jeux olympiques et paralympiques (COJOP) propose des «rendez-vous surprises». Régulièrement, jusqu’à l’ouverture des Jeux, le 26 juillet, des sessions de vente seront organisées. 

Jusqu’à maintenant, l’organisation des ventes de billets a été vivement critiquée. En cause, le manque de places disponibles et le prix parfois très élevé des billets restants. Les clients tout comme les athlètes n’ont pas manqué d’en faire part sur les réseaux sociaux. 

La billetterie s’est ouverte le 1er décembre 2022 avec un système du tirage au sort. Les heureux élus disposaient d’un créneau de 48 heures pour acheter un pack de billets. Chaque utilisateur pouvait acheter un maximum de 30 billets, dont 6 par session olympique. Le 9 mai 2023, une seconde phase de ventes de billets à l’unité s’est ouverte toujours sur la base du système de tirage au sort. Depuis la vente du 5 juillet, les billets sont accessibles sans tirage au sort mais sur le principe du «premier arrivé premier servi», comme l’explique le Cojop.

Auteur/Autrice

  • Samir Kahred a suivi ses parents dont le père était ingénieur dans une succursale du groupe Bouygues. Après une scolarité au Lycée français et des études au Caire, il devient journaliste pour des médias locaux et correspond pour lesfrancais.press

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