La DGM (Direction générale de la mondialisation du Ministère de l’Europe et des affaires étrangères) n’a pas reçu que les représentants syndicaux pour parler du futur de nos écoles françaises à l’étranger. Les associations de parents d’élèves ont aussi été conviées à un échange sur la présentation de la prochaine réforme de l’AEFE. Après cet entretien, les familles semblent préoccupées : qui va payer ?
FAPEE : la crainte de faire payer les parents
Ainsi, la FAPEE (Fédération des associations de parents d’élèves des établissements d’enseignement français à l’étranger) représentée par Brice Bultot son président n’a pas été surprise par les constats réalisés par la DGM qui datent déjà d’une dizaine d’années.
« Il n’y aura pas d’argent magique »
Brice Bultot, président de la FAPEE
« Ce qui est plus récent, en revanche, c’est que la baisse de la subvention de l’AEFE semble s’inscrire dans la durée. Bien que les actions évoquées pour la maîtrise des coûts soient à louer, malheureusement, les parents vont peut-être être appelés à contribuer en 2026 ». « Il est impossible de garantir que les familles continueront à jouer le jeu sans, a minima, être significativement regardant ». La FAPEE, qui revendique représenter quasiment la moitié des établissements conventionnés dans le monde, refuse que les frais de scolarité soient « l’élément d’équilibrage budgétaire » unique et indique qu’il n’y aura « pas d’argent magique » mais plutôt une demande de « transparence renforcée sur les coûts de fonctionnement des établissements » et une implication de tous les acteurs sur le fond. »
UNAPE : maintenir les enseignants en poste
Autre association représentant les parents d’élèves, L’UNAPE (Union des Associations de Parents d’Élèves de l’Étranger) s’est exprimée par la voix de Christine Torello, sa responsable Europe. Elle a participé à la réunion organisée par la DGM et a partagé ses préoccupations face à des augmentations de frais de scolarité à la rentrée de 2026 annoncées à hauteur de 3 à 4 % ainsi qu’une PCF pouvant atteindre 10 %.
« Le maintien absolu des effectifs enseignants comme priorité »
Christine Torello, responsable Europe pour l’UNAPE
Elle souhaiterait des contreparties face à ces hausses comme « l’amélioration des infrastructures et le maintien absolu des effectifs enseignants pour éviter la surcharge des classes ». L’UNAPE s’est interrogée également sur les économies internes à l’agence et sur la problématique du Label France éducation qui fragilise le réseau en organisant la fuite des familles vers des établissements rivaux.
En autres pistes elle réclame le « rattachement opérationnel au Ministère de l’Éducation Nationale pour renforcer la cohérence pédagogique et l’alignement avec les standards d’excellence de l’enseignement français », l’évaluation de la gouvernance et de la gestion et une accessibilité et valorisation des aides aux familles pour garantir au réseau l’inclusivité et la diversité sociale.
De son côté, la troisième association représentant les parents d’élèves, la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’Élèves) préfère attendre la présentation officielle des réformes lors du prochain conseil d’administration de l’AEFE. Elle communiquera alors sa position.
La réforme annoncée de l’AEFE suscite donc une inquiétude palpable parmi les associations de parents d’élèves, révélant des tensions croissantes entre différents objectifs. L’équilibre financier du réseau ne peut reposer essentiellement sur une hausse des frais de scolarité dès la rentrée 2026, ni sur une baisse des effectifs du corps enseignants. La discussion s’ouvre avec la communauté éducative, mais quelle est la marge de manœuvre de chacun des acteurs ?
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